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Cambodge: arrestation de militantes du droit de la terre (ONG)

Cambodge: arrestation de militantes du droit de la terre (ONG)

Cinq militantes cambodgiennes impliquées dans des conflits fonciers ont été arrêtées lundi, a indiqué un groupe de défense des droits de l'Homme, alors que les autorités semblent déterminées à empêcher toute nouvelle action contre le Premier ministre Hun Sen.

Les cinq femmes ont été interpellées alors qu'elles se préparaient à manifester pour réclamer la libération d'autres militants emprisonnés, selon la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l'Homme (Licadho).

Les militantes, qui selon des témoins ont été poussées dans une camionnette par des policiers en civil, font partie de la communauté de Boeung Kak, où des milliers de familles ont été expulsées pour faire place à un projet immobilier sur les bords d'un lac de Phnom Penh.

Les autorités n'ont pas pu être jointes.

Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans, fait face à une fronde grandissante de la part des ouvriers du secteur textile et des partisans de l'opposition qui réclament son départ et de nouvelles élections.

Vendredi, les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur des ouvriers du textile qui réclamaient des augmentations de salaire, faisant trois morts selon la police, au moins quatre selon les défenseurs des droits de l'Homme.

Au lendemain de cette répression, les autorités ont interdit toute nouvelle manifestation, dispersant des partisans du principal parti d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), réunis depuis des semaines dans un parc de la capitale.

Et les leaders du CNRP Sam Rainsy et Kem Sokha ont été convoqués le 14 janvier par la justice pour être interrogés en lien avec les récentes violences.

Selon Licadho, parmi les personnes arrêtées lundi se trouvent les militantes de premier plan Tep Vanny et Yorm Bopha.

Cette dernière, condamnée à trois ans de prison après avoir été accusée de violences contre deux hommes et qualifiée de "prisonnière de conscience" par Amnesty International, avait été libérée en novembre en attendant un nouveau procès.

Licadho a d'autre part accusé les autorités de refuser de dire où sont détenues au moins 23 personnes arrêtées la semaine dernière.

Hun Sen, 61 ans, au pouvoir depuis 1985, a promis d'y rester encore au moins dix ans.

Son Parti du peuple cambodgien (CPP), malgré son plus mauvais score depuis 1998, a remporté 68 sièges aux législatives de juillet dernier, contre 55 au CNRP, selon les résultats officiels.

Mais l'opposition a revendiqué la victoire, dénonçant un "coup d'Etat constitutionnel". Et ses députés boycottent l'Assemblée nationale depuis l'ouverture de la législature en septembre.

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