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Syrie: combats entre rebelles et jihadistes, 5 employés de MSF "pris par un groupe"

Syrie: combats entre rebelles et jihadistes, 5 employés de MSF "pris par un groupe"

Des combats ont opposé des rebelles à des combattants proches d'Al-Qaïda dans des zones tenus par l'opposition syrienne vendredi, alors que les actions contre la montée des jihadistes se multiplient au sein de la rébellion.

Dans le nord de la Syrie, cinq employés de Médecins sans frontières (MSF) ont été "pris hier soir (jeudi) dans une maison MSF, par un groupe pour, semble-t-il, les interroger", a fait savoir l'ONG dans un communiqué vendredi.

Dans certaines zones rebelles, des manifestations ont eu lieu, les protestataires scandant des slogans hostiles à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)

"Un certain nombre de bataillons de l'opposition, unis sous le nom d'"Armée des Moudjahidine", ont violemment combattu l'EIIL près de la ville d'Atareb, a précisé l'OSDH.

Au moins 4 membres de l'EIIL sont morts dans ces combats, selon l'ONG basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources militaires, médicales, et de militants à travers la Syrie. A Alep et Idleb, 16 combattants pro-Qaïda sont morts.

Selon Ammar, un militant sur le terrain, il s'agit "du début d'une révolution contre l'EIIL". Un autre militant, Abou Leyla, basé à Idleb, a expliqué à l'AFP via Internet qu'"environ 90% des gens dans l'opposition sont contre l'EIIL". Les jihadistes "utilisent la violence et les insultes pour écraser les militants. Ils ne sont islamistes que de nom. Tout ce qu'ils veulent, c'est le pouvoir".

Au début de la révolte syrienne, en mars 2011, avant qu'elle ne se transforme en un conflit qui a déjà fait plus de 130.000 morts, les jihadistes étaient bienvenus, mais "leurs abus font qu'il est impossible qu'ils restent ici. Nous voulons la paix, pas l'EILL", ajoute Abou Leyla.

Ces combats interviennent deux jours après la torture et le meurtre par ce groupe d'un médecin rebelle dans le nord de la Syrie, selon l'opposition et une ONG.

En réaction, la Coalition de l'opposition syrienne avait appelé tous les rebelles ayant rejoint l'EIIL à abandonner ses rangs et à la "poursuite en justice des leaders de cette organisation terroriste tout comme les criminels du régime".

La Coalition a rapporté que ce médecin rebelle, Hussein al-Sleimane, connu sous le pseudonyme d'Abou Rayyane, avait été capturé par l'EIIL à Maskana dans la province d'Alep (nord) et tué par balles après avoir subi "les pires tortures".

En octobre, sept employés du Comité international de la Croix-Rouge avaient été enlevés dans la province d'Idleb. Selon une ONG syrienne, ce serait l'EIIL qui aurait orchestré ces enlèvements.

En septembre 2013, un chirurgien syrien travaillant pour MSF avait été tué dans le nord de la Syrie, et plusieurs humanitaires travaillant dans des zones rebelles ont été enlevés ou mis en détention.

Dans son communiqué vendredi, Médecins sans frontières précise qu'ils sont "en contact avec tous les acteurs appropriés ainsi qu'avec les familles de ses collègues" et font "tout ce qui est possible pour rétablir un contact",sans donner d'autres informations "pour la sécurité de ses collègues".

MSF a six hôpitaux et quatre centres de santé dans le nord de la Syrie, et gère également un programme à partir des pays voisins pour apporter un soutien à 27 hôpitaux et 56 postes médicaux en Syrie en leur fournissant des médicaments, du matériel médical ainsi qu'un soutien et des avis techniques, précise l'organisation.

burs-sah/cbo/feb

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