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Ouverture des négociations sur un cessez-le-feu au Soudan du Sud

Ouverture des négociations sur un cessez-le-feu au Soudan du Sud

Des négociations sur un cessez-le-feu au Soudan du Sud se sont ouvertes vendredi à Addis Abeba pour mettre fin à près de trois semaines de combats meurtriers qui ont conduit la plus jeune nation du monde au bord de la guerre civile.

Mais devant la détérioration de la situation sur le terrain, les Etats-Unis ont décidé de poursuivre l'évacuation de leurs ressortissants tandis que les Nations unies appelaient les combattants à épargner les civils.

"Les négociations ont commencé" avec les émissaires du président Salva Kiir et de son rival et chef de la rébellion, l'ex-vice président Riek Machar, qui séjournent dans un même hôtel, a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les deux parties rencontrent dans un premier temps des représentants des pays de la région. Des pourparlers directs entre les deux camps dont l'affrontement depuis le 15 décembre a fait des milliers de morts et quelque 200.000 déplacés ne devraient pas débuter avant samedi au plus tôt.

L'Igad, l'Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est qui chapeaute les discussions, "s'est engagée à soutenir (les négociations) par tous les moyens possibles", ajoute le texte.

Les pourparlers doivent d'abord porter sur la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu puis sur une solution aux différends politiques à l'origine de la confrontation.

"Nous participons aux discussions parce que nous voulons la paix pour notre peuple même si les groupes rebelles n'ont pas accepté une cessation des hostilités", a dit le gouvernement dans un communiqué publié jeudi soir.

Mardi, M. Machar avait exclu auprès de l'AFP un cessez-le-feu dans l'immédiat et un tête-à-tête avec le président Kiir.

Sur le terrain, le conflit se poursuit avec la volonté de l'armée régulière de reprendre la ville stratégique de Bor, à 200 km au nord de Juba, la capitale, aux rebelles qui regroupent des forces fidèles à l'ex-vice président Machar et des milices tribales.

L'armée avait déclaré jeudi "marcher" sur Bor, reprise deux jours plus tôt par les rebelles qui l'avaient conquise une première fois avant de la perdre.

L'ambassade des Etats-Unis à Juba a appelé vendredi les ressortissants américains à quitter le pays et décidé de réduire davantage son personnel en raison de la dégradation de la sécurité.

Un nouveau vol d'évacuation "vers le pays voisin sûr le plus proche" sera organisé vendredi et les services consulaires seront fermés à partir de samedi, précise un communiqué.

"Le Département d'Etat a ordonné une nouvelle réduction du personnel de l'ambassade des Etats-Unis à Juba à cause de la détérioration de la sécurité", ajoute-t-il.

La situation a également amené le responsable humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud à demander aux soldats gouvernementaux comme aux rebelles d'épargner les civils et de permettre de leur apporter une aide dans un contexte qu'il a décrit comme "critique".

"Toutes les parties au conflit ont la responsabilité de faire en sorte que les civils soient épargnés par les combats", a dit Toby Lanzer dans un communiqué.

"Nous appelons toutes les parties à faciliter l'aide des agences aux civils et à protéger et respecter les activités humanitaires", a-t-il ajouté.

Les négociateurs des deux camps avaient commencé à arriver mercredi dans la capitale éthiopienne, en réponse à un ultimatum de l'Igad s'achevant au 31 décembre, mais le début des pourparlers avait été retardé en attendant que les délégations soient complètes.

"Tous les membres des équipes de négociation du gouvernement et de l'opposition du Soudan du Sud sont arrivés", a précisé vendredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Le conflit déchire ce pays indépendant depuis 2011 seulement et né d'une partition du Soudan au terme d'une longue guerre civile.

Les troupes rebelles sont notamment actives dans le Nord, région pétrolière, et dans l'Est.

Les combats ont commencé le 15 décembre, quand M. Kiir a accusé M. Machar -limogé de son poste en juillet 2013- d'avoir tenté un coup d'Etat.

M. Machar a rejeté cette accusation, accusant en retour le président d'avoir voulu éliminer ses rivaux.

La rivalité politique se double d'un conflit entre ethnies.

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