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Mystère autour de l'explosion ayant tué l'ambassadeur palestinien à Prague

Mystère autour de l'explosion ayant tué l'ambassadeur palestinien à Prague

Enquêteurs tchèques et experts palestiniens poursuivaient jeudi leurs investigations pour tenter d'éclaircir le mystère sur l'explosion qui a tué mercredi l'ambassadeur de l'Autorité palestinienne à Prague, Jamal al-Jamal, alors qu'il manipulait un coffre-fort dans son appartement.

La porte-parole de la police, Andrea Zoulova, a indiqué à l'AFP que l'explosion avait été "probablement causée par un système explosif placé sur la porte du coffre-fort". "Une manipulation imprudente n'est pas à exclure", a-t-elle dit.

Mais le porte-parole de l'ambassade, Nabil al-Fahel, n'a pu confirmer jeudi cette version.

"Selon nos informations, on peut supposer qu'il n'y avait pas de système anti-vol. Le coffre-fort était assez ancien, il avait été acheté au milieu des années 1980 et, selon nos informations, il n'était pas équipé d'un système anti-vol intégré", a-t-il dit à l'AFP.

Interrogé sur les circonstances de l'accident, il a indiqué qu'il "ne savait pas exactement" ce qui s'était passé. "Nous attendons les résultats de l'enquête", a-t-il ajouté.

Jamal al-Jamal, 56 ans, a subi des blessures mortelles, notamment à la tête et à la poitrine, lors de cette déflagration qui s'est produite, semble-t-il, alors qu'il ouvrait un coffre-fort dans sa résidence nouvellement construite dans le quartier de Prague-Suchdol, au nord-ouest de la capitale tchèque.

Le diplomate palestinien, qui avait pris ses fonctions en octobre, est mort à l'hôpital militaire de Prague-Stresovice où il avait été transféré.

L'épouse et le fils de l'ambassadeur se trouvaient dans l'appartement au moment de l'explosion. Son épouse, âgée de 52 ans, a reçu des soins sur place après avoir inhalé de la fumée, puis a été hospitalisée en état de choc, selon les services de secours.

"Mystère", titrait à la Une jeudi le grand quotidien tchèque DNES.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué dont l'AFP a obtenu une copie que l'explosion s'était produite après que le diplomate eut ouvert un vieux coffre-fort qui avait été transporté dans la nouvelle résidence depuis l'ancien siège de l'ambassade, dans le quartier de Prague-Troja.

La police tchèque travaille avec une équipe spéciale palestinienne qui est arrivée à Prague mercredi.

"La coopération est excellente", a assuré Zoulova.

Selon le chef de la police tchèque, Martin Cervicek, il n'y a pas d'indice que l'explosion ait résulté d'un acte terroriste.

Un expert tchèque, Andor Sandor, un ancien chef des services secrets militaires, a pour sa part estimé que "l'administration palestinienne devrait s'expliquer sur de nombreuses questions concernant l'explosion".

"Il faudrait également savoir s'ils ont beaucoup d'autres coffres-forts de ce type sur le territoire tchèque, dans leurs appartements, et qui se charge d'installer de tels équipements", a-t-il déclaré à l'AFP.

Il a toutefois estimé que l'hypothèse d'une attaque terroriste était "très improbable".

"Je ne vois pas qui aurait pu le faire et dans quel but -- pourquoi les Israéliens commettraient un crime sur le territoire d'un pays qui est un grand partisan d'Israël?", s'est-il interrogé.

"Et une attaque du Hamas ne semble pas non plus réaliste", a-t-il ajouté.

Né en 1957 à Beyrouth au sein d'une famille palestinienne qui s'y était installée après la création de l'Etat d'Israël, Jamal al-Jamal, avait rejoint le Fatah en 1975.

Il avait occupé des postes dans les missions diplomatiques palestiniennes en Bulgarie (à partir de 1979) et dans l'ex-Tchécoslovaquie (à partir de 1984).

Après avoir occupé le poste de consul à Alexandrie en Egypte à partir 2005, il avait pris ses fonctions d'ambassadeur de l'Autorité palestinienne à Prague le 11 octobre dernier, date à laquelle il avait remis ses lettres de créance au président tchèque, Milos Zeman.

Jamal al-Jamal était un "diplomate exemplaire qui servait son pays", selon le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki.

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