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Explosifs en 1984 à la résidence de l'ambassadeur de France à Londres : la fureur des Britanniques (archives)

Explosifs en 1984 à la résidence de l'ambassadeur de France à Londres : la fureur des Britanniques (archives)

Le gouvernement de Margaret Thatcher était "stupéfait" et furieux contre Paris en octobre 1984, à propos d'explosifs trouvés à la résidence de l'ambassadeur de France à Londres pendant la visite de François Mitterrand, montrent des archives officielles déclassifiées vendredi.

Les autorités britanniques accusaient "un officier de sécurité français" se trouvant à Londres à l'occasion de cette visite d'Etat du président socialiste, d'avoir placé deux petits paquets d'explosifs désamorcés "pour tester l'efficacité" des services de police britanniques.

"Le cabinet est stupéfait par ce qui s'est passé", indique le compte-rendu d'une réunion des principaux ministres autour de Margaret Thatcher le jeudi 25 octobre 1984, faisant partie d'une série de documents déclassifiés.

L'incident, survenu deux jours plus tôt, est jugé "inexplicable et inacceptable". "L'échec du gouvernement français à expliquer, et a fortiori à présenter des excuses sur ce qui s'est passé est stupéfiant, et il est difficile pour le gouvernement britannique de commenter (l'affaire) sans apparaître critique à l'égard des Français pendant la visite du président Mitterrand", note le document.

L'épisode provoque aussi l'inquiétude du cabinet, soucieux de "s'assurer de façon urgente qu'aucun événement similaire ne puisse se produire pendant la visite du président Mitterrand" et qui demande "en particulier des assurances concernant la sécurité au palais de Buckingham".

"La police est naturellement extrêmement ennuyée par ce qui s'est passé", souligne le compte-rendu.

A l'époque, Paris avait démenti la version de Scotland Yard accusant les Français d'avoir voulu tester les mesures de sécurité britanniques, assurant qu'il s'agissait d'une "petite affaire tout à fait isolée" et d'"un regrettable malentendu".

Mais l'ensemble de la classe politique britannique avait jugé l'incident particulièrement malvenu, moins de quinze jours après l'attentat de l'IRA à Brighton qui avait failli coûter la vie au Premier ministre conservateur. D'autant plus qu'il survenait en plein milieu d'une visite d'Etat dont le but était de célébrer le 80e anniversaire de l'Entente cordiale.

Mais l'incident avait aussi suscité des commentaires amusés dans la presse de l'époque, qui y avait vu une "mauvaise plaisanterie". L'agent de sécurité français avait quant à lui été comparé par un député à l'inspecteur Clouseau, personnage gaffeur des films de la Panthère rose.

alm/sym

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