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Palestiniens et Israéliens s'accusent de saboter la paix avant l'arrivée de Kerry

Palestiniens et Israéliens s'accusent de saboter la paix avant l'arrivée de Kerry

Israéliens et Palestiniens se sont accusés mutuellement de saboter les efforts de paix avant l'arrivée au Proche-Orient du secrétaire d'Etat américain John Kerry qui devra tenter de les rallier à un projet d'accord-cadre en vue d'un règlement définitif.

Durant ce dixième déplacement dans la région depuis mars, M. Kerry doit encore une fois essayer de faire avancer les négociations relancées en juillet, dans un climat de méfiance persistante qui ne laisse pas présager de réels progrès.

Plusieurs contentieux vont néanmoins peser lourdement sur les discussions de M. Kerry qui doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem et vendredi le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie.

Les plus saillants dans l'immédiat sont la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées, le statut de la vallée du Jourdain et la question des prisonniers palestiniens.

Mardi, M. Abbas a menacé de prendre des "mesures légales et diplomatiques" contre la colonisation israélienne, en allusion à un projet de M. Netanyahu de construire 1.400 logements dans les colonies. Selon la radio militaire, l'annonce de ces constructions pourrait avoir lieu après le départ de John Kerry pour "éviter des frictions" avec les Etats-Unis.

"Nous avons déjà dit que nous ne resterions pas sans réaction alors que se propage le cancer des colonies, en particulier à Jérusalem-Est", a pour sa part prévenu M. Abbas.

"Nous utiliserons notre droit d'Etat observateur à l'ONU pour prendre toute mesure légale, diplomatique et politique afin de le stopper", a-t-il dit.

Côté américain, un responsable du département d'Etat qui a requis l'anonymat, a réaffirmé l'opposition américaine à la poursuite la colonisation.

"Les activités de colonisation qui se sont poursuivies ont suscité de nombreuses questions du côté palestinien et de la part de la communauté internationale sur les intentions du gouvernement israélien", a-t-il dit.

"Aussi bien la construction que la planification (des logements) provoquent beaucoup d'aigreurs", a-t-il ajouté en réaffirmant que la colonisation est "illégitime".

Sur la question des prisonniers palestiniens, M. Netanyahu a dénoncé le fait que les 26 détenus relâchés mardi aient été accueillis comme des héros au QG de M. Abbas, alors qu'Israël les accuse d'être des "assassins". "Ce n'est pas comme ça que l'on fait la paix", a-t-il jugé.

Ces libérations ont été opérées conformément aux engagements pris par M. Netanyahu de relâcher en quatre étapes un total de 104 détenus palestiniens afin de permettre une relance des négociations de paix.

Dans ce lourd climat de méfiance, M. Kerry devrait, selon des sources diplomatiques et les médias, présenter pour la première fois un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif aux deux parties.

Mais, selon le quotidien israélien Maariv, Israël a d'ores et déjà rejeté les arrangements de sécurité proposés par M. Kerry lors de son précédent déplacement en décembre.

Washington a notamment proposé "une présence militaire israélienne limitée aux points de passage sur le Jourdain pour un nombre limité d'années en ayant recours à la technologie (...) au lieu d'une présence physique sur le terrain", écrit Maariv.

M. Abbas a lui aussi réaffirmé son refus de "toute présence militaire israélienne dans des territoires appartenant à l'Etat indépendant de Palestine", en allusion à la vallée du Jourdain, aux frontières de la Cisjordanie et de la Jordanie.

Une commission ministérielle israélienne a adopté dimanche un projet de loi, présenté par la droite ultra-nationaliste, qui prévoit l'annexion de la vallée du Jourdain même en cas d'accord de paix avec les Palestiniens.

Bien qu'il ait, selon les commentateurs israéliens, surtout une valeur symbolique, ce projet a été dénoncé par les Palestiniens.

Ces derniers acceptent uniquement le déploiement d'une force internationale, une solution rejetée par Israël qui insiste pour pouvoir "se défendre lui-même".

Malgré tout, John Kerry et son équipe, en présentant cet accord-cadre portant également sur le tracé des frontières du futur Etat palestinien, l'avenir de Jérusalem-Est annexée et le sort des réfugiés palestiniens, espèrent rapprocher les vues entre les protagonistes.

jjm-jlr/tp

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