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France/chômage: le pari de Hollande encore loin d'être gagné

France/chômage: le pari de Hollande encore loin d'être gagné

Le président François Hollande s'était engagé à faire refluer le chômage en France à la fin de l'année, mais le pari est loin d'être gagné car les chiffres de novembre publiés jeudi affichent 17.800 nouveaux demandeurs d'emplois (3,29 millions au total).

En octobre, au terme d'une hausse quasiment ininterrompue depuis avril 2011, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait nettement baissé (-20.500), faisant dire à François Hollande que l'inversion promise de la courbe du chômage était "amorcée". "La diminution durable du chômage est désormais à notre portée", a-t-il insisté en faisant valoir que l'évolution du nombre de demandeurs d'emplois sans activité était passée de + 30.000 par mois début 2013 à + 5.500 au 3e trimestre.

Mais en novembre, les indicateurs sont repartis dans le rouge: +17.800 nouveaux inscrits, soit un total de demandeurs d'emploi sans activité de 3,29 millions, un chiffre qui frôle un record historique.

En incluant les chômeurs ayant travaillé à temps partiel ou en contrats courts, la tendance est toutefois à la baisse : moins 6.900 inscrits, soit 4,87 millions en métropole.

Ce qui permet jeudi au président socialiste, dont la popularité reste au plus bas, d'assurer que l'inversion "est bien amorcée".

La hausse du chômage avait en effet été quasi ininterrompue depuis avril 2011, lorsque le président de droite Nicolas Sarkozy était encore au pouvoir.

"Nous devons inverser la courbe du chômage d'ici un an", avait lancé son successeur en septembre 2012. "Nous devons y parvenir coûte que coûte", "d'ici un an", avait-il renchéri lors des voeux aux Français du 31 décembre, repoussant de fait l'échéance à fin 2013.

En martelant cet engagement depuis plus d'un an, François Hollande a suscité une forte attente. Lundi, il a souligné que cet effort devait s'inscrire dans la durée. "Deux exigences nous attendent" en 2014, a-t-il déclaré, "celle de faire reculer durablement le chômage" et "celle de renouer durablement avec la croissance".

Les résultats pour le mois de décembre, qui seront connus le 27 janvier, seront décisifs, alors que la cote de popularité de François Hollande, toujours très mauvaises, connaît un léger mieux, à l'approche d'élections municipales en mars 2014.

Avec un taux de chômage de plus de 10% et l'explosion du travail à temps partiel faute de possibilités de trouver un emploi à temps plein, le panorama social de la France reste sombre.

Pour inverser la courbe au 4e trimestre 2013 et début 2014, le gouvernement compte avant tout sur les "emplois aidés", qui bénéficient d'un assouplissement fiscal.

"Avec les emplois aidés qui vont être très concentrés sur la fin de l'année", il est "possible pendant quelques mois de stabiliser le chômage ou d'avoir une très légère baisse", souligne Marion Cochard, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Mais vu la faiblesse de la croissance, "pour avoir une vraie tendance à la baisse durable du chômage, il faudrait plus d'emplois aidés et surtout, il faudrait continuer à ce rythme tout au long de 2014, ce qui n'est pas prévu", note-t-elle.

La croissance a été en dents de scie en 2013 pour se situer autour de 0,2% à la fin de l'année, mais une véritable reprise n'interviendra que lorsque les entreprises auront recommencé à investir, soulignent les experts. Or les marges des entreprises françaises sont tombées à leur plus bas niveau depuis 1985, à 27,7%, le plus mauvais taux de la zone euro, notait jeudi le quotidien économique Les Echos.

Confiant mais prudent, le ministre du Travail Michel Sapin a prédit que "le nombre des chômeurs continuera à diminuer dans les mois qui viennent" même s'il y a des mois "où ça repartira un peu à la hausse".

Dans ses dernières prévisions, l'Institut de la statistique (Insee) ne partage pas l'optimisme officiel. Il prévoit que le taux de chômage, après une stabilisation, devrait repartir légèrement à la hausse mi-2014.

Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ne croient pas non plus à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014.

bur-sab/thm/prh

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