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L'UE déplore une dégradation des relations avec Moscou après l'Ukraine

L'UE déplore une dégradation des relations avec Moscou après l'Ukraine

Les pressions de Moscou pour empêcher Kiev de signer un accord d'association avec l'UE ont détérioré les relations UE-Russie avant le prochain sommet bilatéral en janvier, a déploré le président de l'Union, Herman Van Rompuy, concluant vendredi le sommet européen.

"Les pressions sur certains pays impliqués dans notre partenariat oriental ajoutent qualitativement à la liste des différends" entre l'Union européenne et la Russie, a relevé M. Van Rompuy.

"Nous n'esquiverons pas ce problème" au cours du prochain sommet UE-Russie prévu à Bruxelles fin janvier. "Nous en parlerons de manière franche et ouverte" avec le président russe Vladimir Poutine, a ajouté le dirigeant européen.

"Ce sera un sommet difficile, plein de défis", car en dépit de la "longue liste" de différends, la Russie "est un partenaire stratégique" pour l'UE, a-t-il mis en avant.

"Nous avons de solides liens économiques et énergétiques" et "la Russie est indispensable pour trouver des solutions sur des dossiers internationaux clés, comme l'Iran ou la Syrie", a insisté M. Van Rompuy.

Le durcissement de ton européen est passé dans le texte des conclusions du sommet, qui souligne "le droit pour tous les Etats souverains de prendre leurs propres décisions de politique étrangère sans pression extérieure indue".

Au-delà de l'Ukraine, les pressions russes s'exercent aussi sur la Géorgie et la Moldavie, qui ont paraphé fin novembre leurs propres accords d'association avec l'UE, ont jugé les dirigeants européens.

Pour tenter de parer à la répétition d'un scénario à l'ukrainienne, ils ont réaffirmé dans les conclusions de leurs discussions leur volonté de signer "le plus rapidement possible, au plus tard à la fin août 2014", ces accords.

Mais s'ils ont réaffirmé rester prêts à signer un accord d'association avec l'Ukraine, les dirigeants européens ont laissé percer une certaine exaspération envers le régime en place.

L'UE garde la porte ouverte "au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement", a prévenu la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, qui concluait un semestre à la tête du conseil européen.

"Le peuple ukrainien doit décider lui-même de son avenir, ce n'est pas à ce gouvernement" de trancher, a-t-elle insisté.

Elle y a vu le "nouveau" message européen, alors que "le gouvernement ukrainien a perdu sa crédibilité", selon elle.

Soutenu par Vladimir Poutine, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait mis en garde mercredi les Occidentaux contre toute "ingérence" dans la crise politique en Ukraine, où l'opposition pro-européenne conteste son régime dans la rue depuis près d'un mois.

La déclaration adoptée par les dirigeants européens s'abstient toutefois de condamnation frontale.

Il se limite à appeler à "la retenue, au respect des droits humains et fondamentaux et à une solution démocratique répondant aux aspirations du peuple ukranien".

Eclipsée par la Russie, qui a promis 15 milliards de dollars à cette ancienne république soviétique au bord de la faillite, l'Union européenne doit aussi se garder d'entrer dans un marchandage, ont estimé les dirigeants européens.

"L'accord 'association est dans l'intérêt à long terme" de l'Ukraine (...) d'autres offrent des mesures à court terme (...) cela est complètement différent", a relevé M. Van Rompuy.

cb/aje/abk

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