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Soudan du Sud: l'ancien vice-président Machar appelle l'armée à renverser le chef de l'Etat Kiir (interview à RFI)

Soudan du Sud: l'ancien vice-président Machar appelle l'armée à renverser le chef de l'Etat Kiir (interview à RFI)

L'ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a appelé jeudi l'armée à renverser le chef de l'Etat Salva Kiir, assurant sur Radio France Internationale ne vouloir discuter que "des conditions du départ" de son rival, après des combats qui ont fait plus de 500 morts.

"J'appelle le SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan, parti politique au pouvoir) et sa branche armée le SPLA (Armée populaire de libération du Soudan, forces armées du pays) à renverser Salva Kiir de son poste à la tête du pays", a déclaré Riek Machar sur RFI.

"S'il veut négocier les conditions de son départ du pouvoir, nous sommes d'accord. Mais il doit partir, car il ne peut plus maintenir l'unité de notre peuple, surtout quand il fait tuer les gens comme des mouches et qu'il essaye d'allumer une guerre ethnique", a-t-il poursuivi, répondant ainsi à l'offre de négociation faite mercredi par Salva Kiir.

"Nous voulons qu'il parte, c'est tout. Il a échoué à maintenir l'unité du peuple sud-soudanais, acquise après une longue et difficile lutte", a insisté Riek Machar, écarté en juillet de sa vice-présidence par Salva Kiir.

"Je n'aurai pas besoin de combattre Salva Kiir, ce sont ses propres forces qu'il a irritées par son comportement qui le renverseront", a-t-il prédit.

Des combats intenses entre factions de l'armée, qualifiés par les autorités de tentative de coup d'Etat menée par Riek Machar, ont fait quelque 500 morts et 800 blessés, selon l'ONU à Juba.

Ces affrontements ont mis en lumière les profondes rivalités politiques et parfois ethniques au sein du régime, trouvant racine dans les décennies de rébellion sudiste contre Khartoum (1983-2005) qui ont débouché en juillet 2011 sur l'indépendance du pays.

L'armée sud-soudanaise a indiqué jeudi que Bor, la capitale du vaste Etat du Jonglei (est), qui fourmille de groupes armés, était tombée aux mains de troupes fidèles à Riek Machar.

Bor reste dans la mémoire sud-soudanaise comme un symbole sanglant dans la rivalité Kiir-Machar. En 1991, les troupes - majoritairement d'ethnie Nuer - de Riek Machar, qui venaient de faire défection de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), la rébellion sudiste historique, y avaient massacré quelque 2.000 civils Dinkas, l'ethnie de Salva Kiir.

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