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« Vous avez tort, Mme Mourani! », répliquent des souverainistes anti-charte

« Vous avez tort, Mme Mourani! », répliquent des souverainistes anti-charte

Un groupe de militants indépendantistes, dont plusieurs sont issus du parti Québec solidaire, reprochent à Maria Mourani, dans une lettre publiée jeudi, d'avoir renié ses convictions souverainistes à cause de la seule charte des valeurs du gouvernement Marois.

Les signataires, qui précisent être eux-mêmes contre le projet de loi du ministre Bernard Drainville, jugent que Mme Mourani fait une erreur de raisonnement en mettant tous les indépendantistes « dans le même panier ».

« Comme l'ont expliqué plusieurs intellectuels, nous croyons que la Charte des valeurs du PQ constitue un repli identitaire qui nous éloigne du pays bien plus qu'il ne nous en rapproche, écrivent-ils. Pour nous, la défense des droits de la personne et des droits des minorités fait partie de notre identité, de notre héritage, et ce, des Patriotes des années 1830 aux politiques interculturelles des années 1980. »

La lettre est signée par 29 militants, dont Alexandre Leduc (ex-candidat de Québec solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve), Jean Dorion (ex-député bloquiste), Michel Seymour (professeur de philosophie à l'Université de Montréal), Léa Clermont-Dion (féministe) et Jocelyn Desjardins (fondateur du Nouveau Mouvement pour le Québec).

« Elle est sincère à mon avis dans son erreur », a poursuivi M. Dorion en entrevue à ICI Radio-Canada Télé.

Maria Mourani, qui représente la circonscription montréalaise d'Ahuntsic à la Chambre des communes, a été évincée du Bloc québécois en septembre dernier pour avoir critiqué le projet de charte des valeurs sans l'approbation de son chef, Daniel Paillé, qui a depuis quitté ses fonctions.

Mme Mourani a annoncé avec fracas mercredi qu'elle n'était plus indépendantiste, ce qui a déçu plusieurs de ses anciens alliés, à commencer par l'ex-premier ministre Bernard Landry, avec qui elle a vivement débattu sur les ondes de RDI ce soir-là.

Forte d'une majorité d'opposants

Bien qu'élue sous la bannière du BQ et en défendant des convictions souverainistes, la députée d'Ahuntsic n'entend pas démissionner malgré sa volte-face politique. « J'ai l'appui d'une très forte majorité de mon comté, explique-t-elle. Les gens apprécient mon travail. »

Elle rappelle que la circonscription a toujours été très disputée et que les victoires s'y remportent par une faible marge. « J'ai toujours été et je resterai la députée de tous les Ahuntsicoises et les Ahuntricois », poursuit-elle. Elle croit que ce sont des souverainistes qui n'acceptent pas son choix qui avancent qu'elle devrait démissionner.

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