Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

France : réforme des retraites adoptée par le Parlement, la durée de cotisations s'allonge

France : réforme des retraites adoptée par le Parlement, la durée de cotisations s'allonge

Le Parlement français a adopté définitivement mercredi la réforme des retraites qui allonge la durée de cotisation jusqu'à 43 ans à l'horizon 2035 tout en permettant aux salariés ayant occupé des emplois pénibles de partir plus tôt.

La loi, qui a nécessité des navettes entre l'Assemblée nationale et le Sénat, a été adoptée à main levée en lecture définitive par les députés socialistes et radicaux de gauche. Les écologistes membres de la majorité se sont abstenus, le Front de gauche (communistes et alliés), l'UMP (Union pour un mouvement populaire, droite) et l'UDI (centre droit) ont voté contre.

A l'issue du vote, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est dit devant les journalistes "fier" de cette réforme "équilibrée" et "à la française", née du dialogue social.

Il s'agit de la première réforme des retraites d'un gouvernement de gauche depuis la retraite à 60 ans instaurée en 1983.

Principale innovation, la réforme instaure un "compte pénibilité" qui doit permettre aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir. Les congés maternité, le travail à temps partiel et les stages étudiants seront aussi mieux pris en compte dans le calcul de la durée de cotisation.

"C'est l'une des grandes avancées sociales de ces dernières décennies", a jugé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.

Cette vision n'est pas du tout partagée au Front de gauche où l'on dénonce l'allongement de la durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein, qui atteindra 43 ans en 2035.

Cet allongement progressif à partir de 2020 repoussera de fait l'âge effectif de départ, la carrière pour un assuré débutant en moyenne à 23 ans.

"Ce texte prolonge les réformes libérales engagées depuis 1993. Les jeunes seront les principaux perdants de cette réforme", a déploré le député Front de gauche Marc Dolez.

A droite, l'UMP, qui défend le report de l'âge légal à 65 ans, et l'UDI, qui plaide en faveur d'une réforme plus globale du système, ont reproché au gouvernement de "manquer de courage" et vu dans le compte pénibilité "une usine à gaz".

L'opposition juge que la réforme ne permettra pas "de rééquilibrer durablement les comptes", un doute partagé par la Commission européenne.

Avec cette réforme, qui prévoit aussi une hausse des cotisations, le gouvernement entend combler le déficit du régime général (salariés du privé), qui devrait atteindre sept milliards d'euros en 2020. Mais avec les régimes spéciaux des fonctionnaires et de certaines professions, des estimations font état d'un déficit à venir de 20 milliards.

La réforme n'a pas provoqué de grandes manifestations, contrairement à celle de 2010, qui avait repoussé l'âge légal de départ de 60 à 62 ans.

Le gouvernement avait déminé le terrain par une concertation avec les partenaires sociaux et en évitant les sujets sensibles, comme le régime de retraite des fonctionnaires. Mais le projet a été repoussé à deux reprises par le Sénat, où les socialistes n'ont pas la majorité.

Ultime baroud d'honneur, un rassemblement a réuni une centaine de personnes à proximité de l'Assemblée à la mi-journée à l'appel de plusieurs syndicats.

far-cmr/ic/sm/nou/sym

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.