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Azerbaïdjan: arrestation du chef d'une ONG d'observation électorale

Azerbaïdjan: arrestation du chef d'une ONG d'observation électorale

Le chef d'une ONG d'observation électorale a été arrêté en Azerbaïdjan pour évasion fiscale présumée, après avoir critiqué la présidentielle remportée en octobre pour la troisième fois consécutive par le président Ilham Aliev, a annoncé mardi l'organisation.

Un tribunal de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, a ordonné lundi de placer Anar Mammadli, le président du Centre pour l'observation électorale et les études démocratiques (EMDS), en détention provisoire pour trois mois dans le cadre d'une enquête pour évasion fiscale, a déclaré à l'AFP le directeur exécutif de l'ONG, Bashir Suleymanli.

"Nous avons été convoqués chez le procureur dans le cadre d'une enquête qui a débuté en octobre", a-t-il indiqué.

"On m'a laissé partir deux heures après, et puis un avocat nommé par l'Etat m'a appelé pour dire qu'Anar Mammadli avait été arrêté", a précisé M. Suleymanli.

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, en visite en Azerbaïdjan, a déclaré mardi avoir discuté cette arrestation lors d'une rencontre avec le président Aliev.

"J'ai exprimé mon inquiétude", a-t-il déclaré à des journalistes à Bakou.

Pour sa part, l'ambassadeur américain à Bakou, Richard Morningstar, a indiqué que Washington était "profondément préoccupé" par l'arrestation de M. Mammadli, et appelé à sa libération immédiate.

"Les détails des accusations ne sont toujours pas clairs, mais nous devons nous demander si la détention de M. Mammadli est liée aux activités de son organisation d'observation électorale ou pas", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Partiellement financée par Washington et l'Union Européenne, l'ONG basée à Bakou a fait état de nombreuses violations électorales, parmi lesquelles le bourrage d'urnes, à l'issue de la présidentielle du 9 octobre remportée avec 85% des voix par le président Ilham Aliev, qui s'est assuré un troisième mandat consécutif.

Cette élection "ne peut être considérée comme libre et démocratique", a affirmé l'ONG.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a pour sa part dénoncé d'"importants problèmes" lors du scrutin.

Ilham Aliev, 51 ans, est au pouvoir dans cette ex-république soviétique du Caucase du Sud depuis qu'il a succédé à son père en 2003.

Avant lui, son père Heydar Aliev, ancien haut responsable du KGB en membre du Politburo soviétique, avait dirigé l'Azerbaïdjan presque sans interruption de 1969 à 2003.

Les organisations de défense des droits de l'homme accusent régulièrement le régime d'atteintes à la liberté d'expression et de faire emprisonner des opposants dans ce pays riche en hydrocarbures situé sur les bords de la Caspienne.

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