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Ukraine: nouvelle mobilisation monstre à Kiev des opposants pro-européens

Ukraine: nouvelle mobilisation monstre à Kiev des opposants pro-européens

Environ 200.000 Ukrainiens se pressaient dimanche sur la place de l'Indépendance à Kiev à l'appel de l'opposition pour une nouvelle manifestation de masse contre le président Viktor Ianoukovitch et son choix de privilégier un rapprochement avec la Russie au détriment d'une intégration européenne.

Vers 10H00 GMT, heure du début officiel de la manifestation, la vaste place de l'Indépendance était déjà noire de monde, et les gens continuaient d'arriver en masse, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, portant drapeaux et écharpes aux couleurs de l'Ukraine et de l'Union européenne avaient commencé à affluer dès le petit matin, malgré une température de -2° Celsius.

Cette mobilisation monstre est la troisième de ce type après celles des deux dimanches précédents qui avaient mobilisé des centaines de milliers de manifestants vent debout contre le refus fin novembre du président ukrainien de signer un accord d'association avec l'Union européenne, pourtant en préparation depuis trois ans, et ses tentatives de rapprochement avec la Russie.

La veille, les célèbres boxeurs ukrainiens Vitali et Wladimir Klitschko avaient tenté de galvaniser encore un peu plus leurs partisans en vue de cette manifestation.

"Nous voyons bien les tentatives pour nous intimider mais elles vont échouer", a déclaré Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition. Il faisait allusion à la dispersion violente d'une manifestation sur Maïdan le 30 novembre qui n'a fait que renforcer la mobilisation et aux tentatives de policiers anti-émeutes de nettoyer cette place dans la nuit de lundi à mardi qui ont été repoussés par l'afflux de manifestants.

"Vous êtes mes héros !", s'est enflammé Wladimir. "Je ne voudrais pas avoir un adversaire comme vous sur le ring, vous êtes imbattables", a-t-il poursuivi.

Désireux de contre-attaquer, le pouvoir a voulu organiser à la même heure un rassemblement sur la place de l'Europe à quelques centaines de mètres de là après y avoir mobilisé samedi des dizaines de milliers de personnes venues en groupes de différentes régions de l'Ukraine.

Le lieu du rassemblement a finalement été déplacé au parc Mariinski, où quelque 5.000 étaient présents dimanche matin, selon un journaliste de l'AFP.

A l'instar des pro-européens qui ont installé des tentes et des braseros sur la place de l'Indépendance appelée aussi Maïdan et sur l'avenue principale Khrechtchatik, les pro-Ianoukovitch ont renforcé de la même manière leur présence dans le parc Mariinski.

"J'aime bien (Vladimir) Poutine. Notre peuple n'a pas besoin de libéraux, il lui faut un dirigeant à poigne", a déclaré à l'AFP Galina Beresneva, une retraitée de Kiev.

Dans un geste de conciliation samedi, le président Ianoukovitch a révoqué deux hauts responsables, dont le maire de Kiev, pour avoir ordonné la dispersion violente de la manifestation du 30 novembre qui a fait des dizaines de blessés dont de nombreux étudiants.

L'opposition a jugé cette décision "pas suffisante" et réclame la démission du ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko et du Premier ministre Mykola Azarov.

"C'est le président Ianoukovitch lui-même qui doit répondre" de la répression policière, a déclaré Taras, 20 ans venu de Lviv (ouest).

La manifestation a aussi pour but de faire pression sur le président Viktor Ianoukovitch qui se rend en Russie mardi pour renforcer la coopération économique avec Moscou.

Malgré les démentis des autorités, l'opposition affirme que M. Ianoukovitch va "vendre l'Ukraine à la Russie" en concluant des accords en vue de l'adhésion de Kiev à l'Union douanière d'ex-républiques soviétiques menée par Moscou.

"Notre peuple est contre l'Union douanière mais (le président russe) Poutine a une grande influence sur Ianoukovitch", souligne Iaroslav Vivtchar, 53 ans, venu de la région de Ternopil (ouest).

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, accusé par les Européens de pressions sur Kiev, avait vanté les "intérêts économiques réels" d'une entrée de l'Ukraine, en récession et au bord de la faillite, dans l'Union douanière.

Selon les experts, Kiev pourrait obtenir rapidement une baisse des prix du gaz voire un crédit.

En pleine crise économique et politique, l'Ukraine, ex-république soviétique de 46 millions d'habitants aux portes de l'UE, se trouve de nouveau tiraillée entre Moscou et l'Occident qui soutient clairement les opposants pro-européens.

Jeudi, l'UE, à l'issue de négociations avec une délégation ukrainienne à Bruxelles, avait demandé aux autorités ukrainiennes de s'engager "clairement" sur la voie européenne, promettant un soutien financier "à la hauteur de ses ambitions".

Les Etats-Unis ont déclaré cette semaine réfléchir à d'éventuelles sanctions contre des responsables ukrainiens à la lumière de la répression contre l'opposition pour laquelle Washington a clairement pris parti.

bur-neo-edy/ros

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