Lors de la troisième journée de sa mission économique en Europe, Pauline Marois s'est défendue, à Monaco, de vouloir « détruire » le Canada.
La première ministre du Québec prononçait dimanche une allocution dans la principauté dans le cadre d'une conférence politique, lors de laquelle elle a fait l'éloge du Québec et défendu le projet souverainiste.
Parmi les 200 personnes réunies figuraient des politiciens, d'anciens politiciens, des ambassadeurs et des universitaires.
Son allocution portait sur la gouvernance du Québec. La première ministre a parlé notamment de solidarité sociale, d'économie et d'électrification des transports. « Le Québec bâtit en effet une part de son avenir sur un actif, intangible, mais néanmoins cardinal, la créativité », a-t-elle affirmé.
Elle a évoqué également la souveraineté. Le mouvement souverainiste n'est pas protectionniste, il est libre-échangiste, a-t-elle assuré. « Le mouvement souverainiste que je dirige a toujours été favorable au libre-échange, animé par cette conviction que les petits pays peuvent réussir au sein de grands ensembles », a-t-elle souligné.
Pendant la période de questions, un participant s'est levé pour lui demander pourquoi elle voulait « détruire le Canada ». Une fois de plus, la première ministre s'est voulue rassurante. « On ne veut pas détruire, on veut assumer nos responsabilités », a-t-elle répondu.
Pauline Marois a expliqué que le Québec veut conserver la monnaie canadienne en cas de souveraineté.
La seule critique contre Ottawa qu'elle a formulée dans son intervention a porté sur la lutte contre les changements climatiques. Selon elle, le peu d'efforts fait par Ottawa dans ce domaine isole le Canada sur la scène internationale.
Sans doute par souci de cohérence, Pauline Marois a quitté Monaco avec un cortège policier dans une Tesla, une voiture entièrement électrique.
Après avoir visité Paris et Monaco, la première ministre est arrivée dimanche à Bruxelles, au siège de l'Union européenne, où elle parlera de libre-échange entre le Canada et l'Europe.
Avec un reportage de Sébastien Bovet