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Kenya: un 50e anniversaire marqué par une série d'attaques

Kenya: un 50e anniversaire marqué par une série d'attaques

Neuf personnes ont été tuées au Kenya au cours d'une série d'attaques ayant marqué la semaine du 50e anniversaire de l'indépendance, dont un attentat qui a visé des touristes pour la première fois en deux ans.

Aucune de ces attaques n'a été revendiquée et aucun de leurs auteurs arrêtés. Le Kenya - et particulièrement sa partie Est, frontalière sur 700 km de la Somalie - est la cible d'attaques récurrentes depuis que l'armée kényane est entrée dans le sud somalien en octobre 2011, pour y combattre les insurgés islamistes shebab.

Un observateur occidental refuse de faire un lien entre ces trois attaques, de types différents, survenues dans des zones différentes. "Nous n'avons pas d'éléments pour l'instant" permettant d'en tirer une analyse ou de parler de vague, a-t-indiqué à l'AFP, appelant à la prudence sur les interprétations.

Vendredi soir, une personne a été tuée et trois blessés dans une double explosion sur un marché de la localité de Wajir, à une centaine de km de la frontière somalienne. "Il semble qu'il s'agissait d'engins explosifs artisanaux", a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police de Wajir, ayant requis l'anonymat.

Mardi dans le département de Garissa, huit personnes, dont cinq policiers, avaient été tuées dans une embuscade au cours de laquelle leur véhicule avait été mitraillé, à une vingtaine de km de la frontière somalienne. Un policier est en outre porté disparu depuis cette attaque.

Mais la semaine a surtout été marquée, jeudi, jour anniversaire du cinquantenaire du Kenya indépendant, par un rare attentat visant des touristes à Mombasa, deuxième ville du pays, majoritairement musulmane comme le reste de la très touristique côte kényane.

Une grenade, lancée sur un minibus transportant des touristes britanniques, a rebondi sur la vitre du véhicule, sans exploser. Il s'agit de la première attaque visant directement des touristes depuis mi-2011 et la vague d'enlèvements d'étrangers dans des régions proche de la Somalie, qui a poussé Nairobi à intervenir militairement de l'autre côté de la frontière.

Les touristes britanniques avaient quitté leur hôtel de Diani, station balnéaire prisée au sud de Mombasa, et étaient en route pour la célèbre réserve animalière du Massaï-Mara (sud-ouest). L'homme ayant lancé la grenade n'avait pas été arrêté en fin de semaine.

En septembre 2011, un touriste britannique, David Tebbutt, avait été tué en tentant de résister à ses ravisseurs dans un village touristique de luxe de la côte kényane, non loin de la Somalie. Son épouse Judith avait été emmenée en Somalie, où elle a été libérée après six mois de captivité.

Une Française, Marie Dedieu, installée de longue date dans la localité côtière de Lamu (sud-est) avait été enlevée trois semaines plus tard et était morte durant sa captivité en Somalie où ses ravisseurs l'avaient emmenée.

"Mombasa avait déjà été visée, mais c'est vrai qu'une attaque contre un bus de touristes, c'est une nouveauté", toutefois "c'est très différent d'un acte purement djihadiste de type Westgate", note l'observateur interrogé.

Mi-septembre, un commando shebab avait pris d'assaut le centre commercial du Westgate de Nairobi, fréquenté par la classe huppée kényane et les expatriés, avant de résister plus de deux jours aux forces de sécurité. Cette attaque spectaculaire, la plus meurtrière au Kenya depuis l'attentat de l'ambassade des Etats-Unis en 1998, a fait 67 morts et une vingtaine de disparus.

Si les shebab avaient endossé la responsabilité de cette attaque, la plupart des attentats visant à intervalles réguliers le Kenya depuis deux ans ne sont pas revendiqués.

Les autorités les attribuent le plus souvent aux islamistes somaliens ou à leurs sympathisans kényans. Elles ont également mis en cause, lors d'attaques dans la région côtière, un mouvement sécessioniste illégal, le Mombasa Republican Council (MRC).

Mais les départements de Wajir et de Garissa connaissent, comme plusieurs autres régions kényanes, de graves conflits entre tribus, souvent liés à des différends sur l'accès à l'eau ou aux pâturages et parfois alimentés par des politiciens locaux.

Ces conflits, dans des régions où les armes pullulent, dégénèrent régulièrement en affrontements très meurtriers entre milices locales, qui s'en prennent parfois aux forces de l'ordre. Et il parfois difficile d'y démêler ce qui relève de la contagion somalienne ou des conflits locaux.

ayv/jlb

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