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Des tribus du Yémen manifestent après la mort de civils tués par des drones

Des tribus du Yémen manifestent après la mort de civils tués par des drones

Des proches de civils tués cette semaine au Yémen par une frappe controversée de drone, dont Sanaa affirme qu'elle a touché des membres d'Al-Qaïda, ont intensifié leur mobilisation samedi pour réclamer la fin des raids de drones américains.

La Haute commission de la sécurité du Yémen a affirmé tard vendredi que le raid aérien ayant tué 17 personnes jeudi, principalement des civils, près de Rada dans la province de Baïda (centre), visait des membres présumés d'Al-Qaïda.

"Si le gouvernement ne parvient pas à empêcher les aéronefs américains de (...) bombarder la population du Yémen, alors il n'a aucun pouvoir sur nous", a lancé à l'AFP un chef tribal à Rada, Ahmad al-Salmani.

Au même moment, des centaines d'hommes armés de la puissante tribu des Qayfah, dont nombre des victimes du raid étaient issues, bloquaient la route entre Rada et Sanaa, qui relie la capitale à plusieurs régions du sud du pays.

Les protestataires ont levé leur blocage samedi soir, après un accord avec le commandement régional de l'armée sur la compensation des familles des victimes, a indiqué un responsable local à l'AFP.

Des manifestants avaient déjà bloqué cette route vendredi pendant les funérailles de 13 membres d'une même famille, présentés comme étant tous des civils.

Selon un responsable local, les médiateurs ayant permis l'accord, issus des tribus, sont allés à Sanaa présenter les revendications des protestataires: la fin des frappes de drone et "une compensation financière et morale".

La Commission de sécurité, dirigée par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé que la frappe controversée menée jeudi visait "une voiture appartenant à un des dirigeants d'Al-Qaïda".

"A bord du véhicule (...), il y avait de hauts dirigeants ayant organisé plusieurs attaques terroristes contre les forces armées, la police, des civils et des infrastructures gouvernementales vitales", a affirmé la Commission dans un communiqué publié par l'agence officielle Saba.

Ce communiqué ne donne pas de bilan, n'évoque pas de victimes civiles et ne reconnaît qu'elle a été menée par un drone américain.

Selon des témoins et des sources au sein des services de sécurité, les deux missiles tirés par un drone ont touché un cortège nuptial, tuant principalement des civils.

Les Etats-Unis sont le seul pays à disposer de drones dans la région, qui ont été utilisés de façon particulièrement intense cette année pour soutenir la lutte des autorités de Sanaa contre Al-Qaïda, tuant des dizaines d'insurgés.

Plusieurs organisations ont réclamé la fin des raids menés par des drones, dénonçant le nombre important de victimes civiles.

"Même s'il s'avère que dans ce cas, (les civils) ont été tués en raison d'une erreur d'identification ou de renseignements peu fiables, ceux qui sont responsables de cet acte doivent reconnaître leur erreur et dire honnêtement ce qui s'est passé", a ainsi insisté Amnesty International.

Le Yémen, terre natale d'Oussama ben Laden, abrite aussi Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), considéré par les Etats-Unis comme l'émanation la plus dangereuse du réseau. Aqpa a ainsi revendiqué un spectaculaire assaut contre le ministère de la Défense qui a fait 56 morts le 5 décembre.

Samedi, la Haute commission de sécurité a renouvelé une interdiction de deux semaines instaurée le 1er décembre sur l'usage des motos dans la capitale, afin d'éviter les attaques meurtrières menées avec ce type de véhicule.

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