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Le Japon promet 14 milliards d'euros d'aide à l'Asie du sud-est pour contrer la Chine

Le Japon promet 14 milliards d'euros d'aide à l'Asie du sud-est pour contrer la Chine

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis samedi 14 milliards d'euros de dons et prêts aux dix pays d'Asie du sud-est, dans une offensive de charme visant à contrer la Chine rivale en pleine ascension.

Cette aide de 2.000 milliards de yens (14 milliards d'euros) étalée sur cinq ans a été annoncée à Tokyo à l'ouverture d'un sommet entre le Japon et les dix pays membres de l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean): Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam.

"Ensemble, avec l'Asean, je veux bâtir l'avenir d'une Asie où la loi plus que la puissance sera la règle et où les gens qui travaillent dur seront récompensés, ce qui conduira à une société prospère basée sur le respect mutuel", a déclaré M. Abe, visant apparemment les prétentions territoriales de la Chine voisine.

Le Japon et la Chine sont engagés dans un bras de fer à propos d'un archipel inhabité de mer de Chine orientale, les Senkaku, administré par Tokyo mais revendiqué avec force par Pékin.

Cette querelle territoriale a franchi un nouveau palier fin novembre lorsque Pékin a décrété une "zone d'identification aérienne" (ZAI) au-dessus de la mer de Chine orientale qui chevauche celle du Japon et surtout englobe les îles Senkaku. La Chine exige de tout appareil étranger qui la traverse de communiquer son plan de vol et de s'identifier.

La tension est forte entre les deux puissances asiatiques depuis septembre 2012 et le rachat, par le gouvernement japonais, d'une partie des Senkaku à leur propriétaire privé nippon. Cette nationalisation avait entraîné d'importantes manifestations antijaponaises en Chine et, depuis, Pékin envoie régulièrement des navires dans les eaux territoriales de ces îlots où croisent également les garde-côtes nippons.

Lors de la réunion de Tokyo, le Japon veut pousser à la création d'un front commun face à la Chine, avec qui quatre membres de l'Asean (Brunei, Malaisie, Philippines et Vietnam) ont des différends territoriaux dans la mer de Chine méridionale que Pékin revendique quasiment en totalité.

"A ce sommet, je voudrais discuter des relations du Japon et de l'Asean non seulement d'un point de vue bilatéral, mais aussi dans le contexte des relations internationales", a expliqué M. Abe sur ce point, sans citer nommément la Chine toutefois.

Il est très improbable que le communiqué commun prévu à l'issue du sommet samedi fasse référence directement à la Chine, mais les diplomates japonais voudraient y faire figurer une mention sur l'importance de la liberté de mouvement sur les mers et dans les airs, qui pourrait être considéré comme un avertissement implicite à Pékin.

Ces efforts pourraient néanmoins se heurter à la réticence de plusieurs pays de l'Asean à froisser la Chine, particulièrement le Cambodge et le Laos perçus comme proches de Pékin, mais aussi d'autres pays conscients de l'importance cruciale de l'Empire du milieu sur le plan économique.

Cette volonté d'équilibre entre les deux grandes puissances asiatiques a été illustrée vendredi par des propos du président indonésien, tenus avant une rencontre avec M. Abe vendredi. "De bonnes relations entre la Chine et le Japon sont cruciales pour l'avenir de notre région", a déclaré Susilo Bambang Yudhoyono.

Lors de ce sommet et des rencontres bilatérales organisées avec les dirigeants du sud-est asiatique, le Premier ministre japonais va aussi vouloir placer les entreprises nippones sur les marchés de la région, particulièrement dans le domaine des infrastructures que l'Asie du sud-est cherche à moderniser.

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012, M. Abe n'a eu de cesse de courtiser les pays de l'Asean qu'il a tous visités durant la première année de son mandat.

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