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Ukraine: Poutine fait miroiter les avantages économiques malgré la contestation à Kiev

Ukraine: Poutine fait miroiter les avantages économiques malgré la contestation à Kiev

Le président russe Vladimir Poutine a fait miroiter jeudi les avantages économiques d'un rapprochement avec Moscou à l'Ukraine, où les opposants favorables à l'UE ont entamé leur quatrième semaine de contestation après la volte-face du pouvoir sur l'intégration européenne.

A Bruxelles, l'Union européenne a proposé à l'Ukraine de préparer une "feuille de route" pour la mise en oeuvre d'un accord d'association, à condition que Kiev s'engage à signer cet accord.

La mobilisation sans précédent de l'opposition en Ukraine a été déclenchée par le refus des autorités de signer un accord d'association avec l'UE fin novembre, au profit d'un rapprochement avec la Russie.

Alors que l'UE et les Etats-Unis soutiennent l'opposition ukrainienne - Washington évoquant même la possibilité de sanctions contre le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch -, Vladimir Poutine a assuré jeudi que la porte de l'Union douanière menée par Moscou restait ouverte pour l'Ukraine et que ce projet d'intégration était préférable pour Kiev.

"Nous n'imposons rien à personne, mais si nos amis le souhaitent, nous sommes prêts à poursuivre le travail en commun" sur la participation de l'Ukraine à l'Union douanière qui rassemble pour l'instant la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan, a déclaré M. Poutine.

"Notre projet d'intégration est fondé sur un principe d'égalité et sur des intérêts économiques réels", a ajouté le président russe.

Accusée par les Occidentaux de s'être livrée à des pressions économiques et à une intimidation "inacceptables", la Russie a joué un rôle décisif pour dissuader l'Ukraine, en grave crise économique, de l'association avec l'UE.

Dans la soirée, le commissaire européen chargé de la Politique de voisinage, Stefan Füle, a énoncé la position de l'UE à l'issue d'une longue rencontre à Bruxelles avec le vice-Premier ministre ukrainien Serguiï Arbouzov.

"Sur la base d'un engagement clair de l'Ukraine de signer cet accord, nous préparerons une feuille de route" pour sa mise en oeuvre, a déclaré M. Füle.

Pour M. Füle, "l'offre est toujours sur la table", et l'UE est "prête à signer (l'accord) dès que les autorités ukrainiennes seront prêtes et auront démontré leur engagement".

Concernant le montant de l'aide que réclame l'Ukraine, un des problèmes soulevés par Kiev, le commissaire européen a promis que le soutien financier de l'UE serait "à la hauteur des ambitions de l'Ukraine".

Mais il s'est refusé à fournir des chiffres, alors que le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé mercredi à l'UE une aide de 20 milliards d'euros.

"L'Ukraine signera prochainement l'accord, en prenant en compte ses intérêts stratégiques", a pour sa part déclaré M. Arbouzov. "Nous avons la volonté politique, quand nous serons d'accord, nous signerons", a-t-il ajouté, sans être en mesure de donner une date.

A Kiev, l'opposition a appelé à une nouvelle grande manifestation dimanche à 12h00 (10h00 GMT), similaire à celles des deux dimanches précédents qui avaient rassemblé des centaines de milliers de personnes.

"L'objectif principal est d'empêcher le président Ianoukovitch de rejoindre l'Union douanière pendant sa visite en Russie le 17 décembre", a expliqué Arseni Iatseniouk, chef de file du parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.

Les manifestants pro-UE sont restés déterminés à rester sur la place de l'Indépendance après un assaut avorté la veille des troupes anti-émeutes contre leur camp installé dans le centre de Kiev. Ils ont dressé de nouvelles barricades à la place de celles démontées par les forces de l'ordre.

Les troupes anti-émeutes ont tenté dans la nuit de mardi à mercredi de disperser les manifestants sur la place de l'Indépendance au moment même où les représentants de l'UE et des Etats-Unis se trouvaient à Kiev pour tenter de trouver une solution à la crise avec les autorités ukrainiennes.

A la suite de ces événements, les Etats-Unis ont annoncé réfléchir à des sanctions contre Kiev, réclamées par les manifestants.

"Nous envisageons certaines options politiques - bien évidemment aucune décision n'a été prise - et les sanctions en font partie", a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.

Le 17 décembre, le président Ianoukovitch devrait se rendre à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine. Selon l'opposition, il va "vendre l'Ukraine à la Russie".

M. Ianoukovitch pourrait, selon les opposants, signer à cette occasion un accord prévoyant l'adhésion de Kiev à l'Union douanière menée par Moscou. Les autorités ukrainiennes ont catégoriquement démenti.

Le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov a toutefois noté jeudi que Kiev montrait la volonté de coopérer étroitement avec Moscou.

"L'Ukraine décidera du statut qui lui convient le mieux: négocier avec l'Union européenne sur une zone de libre échange ou développer des liens économiques plus étroits avec la Russie", a-t-il dit sur la chaîne de télévision Rossia 24.

"Ces dernières semaines, la partie ukrainienne nous propose une coopération approfondie dans le domaine industriel", a-t-il souligné.

En récession et proche de la faillite, l'Ukraine espère obtenir à Moscou une baisse du prix du gaz, voire un crédit de milliards de dollars.

gmo-neo/plh

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