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Charte des valeurs : la CSN émet des réserves

Charte des valeurs : la CSN émet des réserves

La CSN, qui représente quelque 300 000 travailleurs québécois, appuie l'interdiction de signes religieux dans certaines sphères professionnelles, mais estime que cette mesure ne devrait pas s'appliquer à l'ensemble des employés des organismes publics comme le souhaite le gouvernement avec sa charte des valeurs.

À l'occasion d'un conseil confédéral, 250 délégués de la CSN ont réaffirmé la position du syndicat concernant le port de signes religieux chez les magistrats, les procureurs de la Couronne, les policiers, les gardiens de prison, les personnes travaillant dans le réseau de l'éducation primaire et secondaire et les Centres de la petite enfance. Pour la CSN, l'interdiction devrait s'appliquer pour l'ensemble de ces corps de métier.

Le syndicat dit qu'il a déjà adopté des positions en ce sens en 2007 et 2010. Mais jamais, la CSN n'a voulu aller aussi loin que le projet de Charte actuellement sur la table.

Pour la CSN, les membres du personnel enseignant des institutions scolaires, mais aussi des services de garde, ne devraient pas afficher leurs croyances religieuses, pour différentes raisons.

« Nous estimons que la neutralité religieuse doit transparaître chez les personnels oeuvrant dans le réseau de l'éducation primaire et secondaire, non pas parce qu'ils représentent l'État, mais parce qu'ils incarnent l'école, une école laïque, sans enseignement ni projet religieux, et parce qu'ils assument une mission d'éducation auprès de jeunes élèves. Les adultes qui travaillent dans ce réseau servent souvent de modèles aux enfants et aux adolescents », a indiqué jeudi le président de la CSN, Jacques Létourneau.

La CSN soutient que les deux tiers des travailleuses et travailleurs qu'elle représente sont visés par la Charte de la laïcité. Pour le président de l'organisation, il serait cependant déplacé d'interdire le port de signes religieux dans plusieurs corps de métier, même s'ils sont en contact avec le grand public.

« On ne pense pas que le fait de porter un signe religieux dans la Société de transport public de Montréal, qu'on soit mécanicien ou chauffeur, vienne menacer la neutralité de l'État. Même chose dans le réseau de la santé qu'il s'agisse autant du médecin que de quelqu'un qui travaille dans les cuisines », a-t-il soutenu en entrevue avec La Presse Canadienne.

Pour la CSN, les personnes qui sont déjà à l'emploi de l'État devraient bénéficier de droits acquis en ce qui concerne la possibilité de porter signes religieux.

« Un régime de droits acquis s'impose selon nous. Il tempérerait l'atteinte au droit au travail. Il serait injuste en effet que des travailleuses et des travailleurs soient congédiés en raison de changements apportés après leur embauche aux exigences d'emploi », a soutenu M. Létourneau.

La position prise par la CSN jeudi influencera ses présentations à l'occasion de la commission parlementaire devant se pencher sur le projet de charte des valeurs au cours des prochains mois.

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