L'état de santé de l'écrivaine canadienne Alice Munro ne lui permettra pas de se rendre à Stockholm pour se voir remettre son prix Nobel de littérature, mardi, mais sa présence se fera malgré tout sentir dans la capitale suédoise où sa fille recevra le prix à sa place.
Le secrétaire permanent de l'Académie suédoise, Peter Englund, affirme que le choix du lauréat du prix Nobel de littérature suscite généralement des débats et même un peu de grogne, mais que cela n'a pas été le cas avec Alice Munro.
En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, Peter Englund a indiqué que, en 10 ans d'expérience avec le prix Nobel à Stockholm, jamais il n'a connu de lauréat aussi populaire.
Les festivités des prix Nobel, qui se sont amorcées cette semaine à Stockholm, comprendront notamment un événement où sera présentée une conversation préenregistrée avec l'écrivaine canadienne.
Mardi, sa fille Jenny sera attendue à la cérémonie de remise des prix Nobel, où elle recevra le prestigieux honneur au nom de sa mère. Selon Peter Englund, Jenny Munro se trouve déjà à Stockholm, où les libraires placent bien en évidence les recueils de nouvelles de sa mère depuis l'annonce du prix.
Alice Munro est née le 10 juillet 1931 à Wingham, dans l'ouest de l'Ontario. Elle y a connu de près la société rurale. Elle n'a jamais dévié de la voie qu'elle s'était choisie. « Je n'ai aucun autre talent, je ne suis pas intellectuelle et je me débrouille mal comme maîtresse de maison. Donc, rien ne vient perturber ce que je fais », déclarait-elle dans une entrevue sur YouTube.
Elle a entamé des études de journalisme et d'anglais à l'Université de Western Ontario. C'est alors qu'elle a rencontré James Munro. Elle l'a épousé en 1951 et est partie avec lui pour Vancouver, en Colombie-Britannique. Le couple aura trois enfants. En 1963, ils se sont installés non loin de là, à Victoria, et y ont ouvert la librairie Munro's Books, devenue depuis célèbre au Canada et aux États-Unis.