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Régimes de retraite : les pompiers et les policiers montrés du doigt

Régimes de retraite : les pompiers et les policiers montrés du doigt

L'Union des municipalités du Québec (UMQ) déplore le peu de concessions consenties jusqu'à présent par les pompiers et les policiers pour réduire le fardeau financier des déficits des régimes de retraite.

« C'est plus difficile de s'entendre de gré à gré avec les policiers qui semblent avoir un rapport de force plus important. Peut-être que quand on a un costume, ça nous donne un rapport de force différent », affirme le président de l'UMQ, Éric Forest.

« Quand on regarde l'histoire des relations de travail au Québec, dans le monde municipal, les policiers, les pompiers, généralement on a beaucoup de difficulté à s'entendre de gré à gré avec eux », poursuit-il.

Les associations de pompiers et de policiers se défendent en disant avoir conclu des ententes dans certaines municipalités, dont à Saguenay. Au Québec, une vingtaine de municipalités, dont Montréal, Saguenay et Victoriaville, ont conclu des ententes avec certains groupes d'employés pour régler les problèmes liés aux régimes de retraite.

« Nous, on est prêt à faire des concessions pourvu qu'on respecte nos acquis », estime le président de la Fédération des policiers municipaux du Québec, Denis Côté.

Les policiers et les pompiers craignent en effet que les villes leur retirent certains de leurs droits acquis et repoussent l'âge minimal de la retraite.

Pour Ronald Martin, président du Regroupement des associations de pompiers, les compromis sont possibles, mais pas à n'importe quel prix. « On est ouvert à la discussion, mais c'est sûr que je ne peux pas vous dire dans quel cadre et jusqu'où on est capable d'aller », dit-il.

« Mais dire aux pompiers, vous êtes responsables du déficit, il n'y a personne qui veut entendre ce discours-là, c'est beaucoup plus complexe que ça. Les policiers, les pompiers ont un travail différent. Je vais parler pour les pompiers, [...] pis je ne vois pas un pompier être capable d'avoir la même capacité à 62, 63 et 65 ans, donc des solutions mur à mur il n'y en a pas. »

Un déficit de 4,8 milliards

Le déficit actuariel des régimes de retraite des municipalités atteint 4,8 milliards de dollars. Les maires souhaitent obtenir un partage plus équitable des coûts et des risques entre les Villes et leurs employés.

Rappelons que selon l'entente conclue entre Montréal et ses cols bleus en octobre 2012, les employés assumeront 45 % des coûts de leur régime et l'âge minimum de la retraite a été fixé à 55 ans. Un fonds de stabilisation a également été créé, de même qu'une formule de partage des déficits futurs.

Pour forcer les pompiers et les policiers à faire des concessions et à conclure des ententes, l'UMQ demande encore une fois au gouvernement Marois d'agir pour lui donner un véritable rapport de force.

Écoutez le reportage de Jean-Philippe Robillard :