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Reprise houleuse des négociations sur le nucléaire iranien à Genève

Reprise houleuse des négociations sur le nucléaire iranien à Genève

Les négociations entre les six puissances mondiales et l'Iran ont repris mercredi à Genève, en Suisse, dans un climat de méfiance et de tension entre les puissances occidentales et l'Iran qui accuse Israël d'agir dans l'ombre pour faire échouer les pourparlers.

C'est la troisième fois en cinq semaines que les diplomates du P5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) rencontraient les négociateurs iraniens pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise du nucléaire et tenter de normaliser, dans une certaine mesure, les relations de l'Occident avec Téhéran.

L'enjeu de ces négociations gravite autour du droit pour l'Iran de procéder à de l'enrichissement d'uranium à des fins civiles. Or, la communauté internationale, Israël et les États-Unis en tête, redoute que le régime iranien utilise cet uranium enrichi dans le but de développer des armes nucléaires.

Mercredi, par la voix se son guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, l'Iran a fait savoir que son droit à l'enrichissement de l'uranium était non négociable en répétant que son pays ne reculerait pas sur ses « droits nucléaires ».

Dans un discours télévisé, M. Khamenei a insisté sur les « lignes rouges » du programme nucléaire, qui sont notamment l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien et son refus de fermer le site souterrain d'enrichissement de Fordo.

Pendant ce temps, à Genève, la séance plénière qui ouvrait les pourparlers a été interrompue après une dizaine de minutes. Selon l'Agence France-Presse qui cite des négociateurs iraniens, les discussions se déroulent dans un climat de « confiance perdue ». Des réunions bilatérales doivent cependant se poursuivre au cours de la soirée.

Khamenei accuse la France et Israël

À Téhéran, alors que les pourparlers s'amorçaient à Genève, l'ayatollah Khamenei, guide de la Révolution islamique iranienne, a fustigé Israël et dénoncé les efforts de son gouvernement pour faire dérailler le processus de négociation. Ali Khamenei a aussi accusé la France de s'être « mise à genoux devant le régime israélien » et d'avoir « cédé aux États-Unis » en empêchant, il y a une dizaine de jours, la conclusion d'un accord lors des premières rondes de négociations.

La réunion du groupe P5+1 et des négociateurs iraniens n'avait pas permis de dégager un accord le 10 novembre dernier, entre autres, parce que la France a campé sur ses positions sur la question du réacteur d'eau lourde d'Arak, qu'elle soupçonne de servir au développement d'armes nucléaires.

Dimanche dernier, Le président français François Hollande a assuré Israël que la France s'opposera à une levée des sanctions économiques tant et aussi longtemps que Téhéran n'aura pas renoncé à sa quête de l'arme atomique.

Réagissant aux propos de Téhéran, Paris a déclaré mercredi que ces accusations du guide suprême iranien ne feront que compliquer davantage les pourparlers sur le programme nucléaire iranien.

Le président Hollande a plutôt invité l'Iran à « apporter des réponses » plutôt que des « provocations » à propos de son programme nucléaire.

Benyamin Nétanyahou courtise Moscou

Pendant ce temps, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de passage à Moscou, a tenté de persuader le président russe Vladimir Poutine, dont le gouvernement est impliqué dans les négociations de Genève, d'assortir tout accord avec Téhéran de conditions très strictes.

Selon Reuters, le gouvernement israélien poursuit à Moscou une vaste offensive diplomatique amorcée dimanche par une rencontre avec le président français et qui se poursuivra vendredi par une rencontre avec le secrétaire d'État américain, John Kerry.

Israël, qui estime qu'un Iran doté d'armes nucléaires constituerait une menace de mort pour son existence, fait pression sur les pays impliqués dans les négociations de Genève pour que tout accord avec l'Iran soit conditionnel au démantèlement des sites d'enrichissement nucléaire de la République islamique.

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