Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La Fed pourrait réduire ses mesures de soutien dans les prochains mois

La Fed pourrait réduire ses mesures de soutien dans les prochains mois

Plusieurs membres du Comité de politique monétaire (Fomc) de la Réserve fédérale ont eu le sentiment qu'ils pourraient décider de lancer le dénouement de la politique de rachats d'actifs de la banque centrale lors d'une de ses toutes prochaines réunions, pour autant qu'il soit légitimé par la situation économique.

Le compte rendu de la réunion des 29 et 30 octobre publié mercredi montre par ailleurs que la plupart des participants ont jugé qu'il serait judicieux d'envisager à un moment donné de réduire la rémunération des réserves des banques auprès de l'institut d'émission, et ce pour stimuler le crédit.

Les responsables de la banque centrale ont également tenu une vidéoconférence impromptue le 16 octobre pour discuter d'éventuelles mesures à prendre si le Trésor des États-Unis ne pouvait plus, momentanément, honorer ses engagements en raison du bras de fer budgétaire opposant la Maison-Blanche aux parlementaires républicains.

« Plusieurs membres ont souligné à quel point le programme de rachat d'actifs dépendait des données économiques », est-il écrit dans le compte rendu. « Certains ont fait valoir que, si les conditions économiques le justifiaient, le Comité pourrait décider de ralentir le rythme des achats lors d'une des toutes prochaines réunions ».

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 17 et 18 décembre.

La publication du compte rendu a provoqué un retournement baissier de Wall Street, une aggravation des pertes de l'euro face au dollar, et une montée des rendements obligataires.

Peaufiner la communicatoin avancée

« Pour nous ce compte rendu implique que mars est la date la plus probable d'un dénouement; il n'y a pas grand-chose qui plaide en faveur de décembre », a commenté Michael Woolfolk (BNY Mellon).

« Nous sommes étonnés de l'attention relativement ténue portée à l'impact d'un "shutdown" gouvernemental. C'était peut-être un non-événement, si on prend en compte les ventes au détail d'aujourd'hui et la statistique de l'emploi d'octobre ».

La ton du débat entre responsables de la Fed le mois dernier montre qu'ils veulent mettre davantage l'accent sur la communication avancée (« forward guidance ») et moins sur les rachats obligataires, de l'avis des économistes.

« Bien sûr qu'à un moment ou à un autre, elle va réduire [les rachats d'actifs]; ce qui lui importe c'est de peaufiner sa communication avancée », explique Stephen Stanley (Pierpont Securities).

La Fed a décidé le mois dernier de maintenir à 85 milliards de dollars ses rachats d'actifs mensuels et bon nombre d'économistes pensent qu'elle ne les diminuera pas avant janvier ou mars.

La banque centrale maintient son taux de refinancement près de zéro depuis la fin 2008 et a quadruplé son bilan pour le porter à 3900 milliards de dollars par des vagues massives de rachats obligataires, instrument d'une politique dite d'assouplissement quantitatif (QE) qui en est à sa troisième déclinaison.

La Fed s'est engagée à maintenir les taux à zéro jusqu'à ce que le taux de chômage tombe à 6,5 %, pour autant que l'inflation reste inférieure à 2,5 %. Ce taux de chômage était de 7,3 % en octobre et le président de la Fed Ben Bernanke a dit mardi qu'un taux d'intervention quasi nul pourrait se perpétrer « bien après » que le chômage soit tombé à 6,5 %.

James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, a estimé ce mercredi qu'un début de retrait des mesures de soutien dès décembre n'était pas à écarter au vu des récents indicateurs économiques, de l'emploi en particulier.

Reuters

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.