L'ONU redoute lundi que la crise humanitaire s'aggrave encore aux Philippines alors que certaines régions enclavées du pays seraient toujours inaccessibles dix jours après le passage du typhon Haiyan qui a fait plus de 3900 morts.
Bernard Kerblat, représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour les Philippines, a fait état de problèmes dans la coordination des secours en raison de goulots d'étranglement.
« À ce jour, je ne suis pas personnellement certain que nous ayons eu accès à toutes les parties du territoire où les gens ont besoin d'aide », a-t-il dit.
« En fait, je ne serais pas surpris que malheureusement, au moment où je vous parle, au onzième jour du désastre, il reste probablement des îles très isolées », a-t-il ajouté.
Le nombre de personnes déplacées en raison de la catastrophe est désormais estimé à quatre millions contre 900 000 en fin de semaine passée.
Orla Fagan, porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, a estimé que l'acheminement de l'aide constituait « un cauchemar logistique ».
« L'ampleur et le nombre de personnes qui ont été affectées sont énormes. Entre 10 et 12,9 millions de personnes ont besoin d'assistance. C'est absolument gigantesque. C'est comme s'il fallait essayer de secourir toute la Belgique », a-t-elle dit.
Le président philippin Benigno Aquino s'est rendu dans la ville de Palo, située au sud de Tacloban, l'agglomération la plus meurtrie par le cyclone, où des ingénieurs ont récupéré des générateurs d'un centre technique afin de rétablir l'éclairage dans les rues et la mairie.
« Cela incite au désespoir, mais si je commence à désespérer, cela va provoquer une réaction en chaîne et ralentir les efforts de tout le monde », a dit le président Aquino.
La Banque mondiale a annoncé l'octroi d'un prêt d'urgence de 500 millions de dollars pour aider à la construction d'immeubles capables de résister à des vents de 250 km/h à 280 km/h et aux inondations.
Le typhon Haiyan a frappé les Philippines au moment où il charriait des rafales de 314 km/h provoquant un phénomène comparable à un tsunami qui a englouti Tacloban où vivaient quelque 220 000 personnes.
Près de 95 % des personnes tuées par le cyclone se trouvaient dans les provinces de Leyte et de Samar.
Le ministre philippin du Budget, Florencio Abad, juge que le coût de la reconstruction sera gigantesque.
« Cela dépassera largement les 500 millions de dollars (de la Banque mondiale) et même les 500 millions additionnels de l'ADB (Banque asiatique de développement) qui a promis de nous aider », a-t-il dit.
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