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Des surplus d'Hydro-Québec qui coûtent cher, selon l'Union des consommateurs

Des surplus d'Hydro-Québec qui coûtent cher, selon l'Union des consommateurs

Alors qu'Hydro-Québec plaide pour une hausse de ses tarifs auprès de la Régie de l'énergie, l'Union des consommateurs avance l'hypothèse que ce sont les surplus produits par la société d'État qui vont coûter trop cher aux Québécois.

L'Union des consommateurs a présenté en ce sens, la semaine dernière, un mémoire à la Régie de l'énergie dans le cadre des audiences sur la demande tarifaire de la société d'État pour l'année 2014-2015.

L'Union des consommateurs, qui regroupe notamment les Associations coopératives d'économie familiale (ACEF), s'appuie sur les constatations d'un expert et analyste en énergie, Jean-François Blain, pour avancer que le coût moyen des surplus de production d'Hydro-Québec s'élève à 1,5 milliard de dollars par an. En vertu des constatations de cet expert, la note pourrait s'élever à 10,4 milliards de dollars, d'ici sept ans.

Dans une entrevue téléphonique accordée à Radio-Canada.ca, M. Blain affirme de plus que les coûts entraînés par les surplus d'électricité d'Hydro-Québec pourraient avoir une incidence à la hausse de 10 % sur les tarifs réguliers d'électricité.

D'emblée, Hydro-Québec a réfuté cette affirmation. « La hausse de 10 % sur les tarifs n'est pas fondée », a fait savoir la société d'État par l'entremise de son porte-parole, Patrice Lavoie. « Il faut bien comprendre que les coûts associés aux approvisionnements tiennent compte de l'ensemble des approvisionnements, et non pas uniquement des surplus », explique M. Lavoie.

Cette « saga » résulte des engagements d'achats pris par Hydro-Québec Distribution et dictés par des décrets ministériels, selon M. Blain. Ces engagements « sont d'une durée de 20 ans ferme », dit-il.

« Compte tenu du volume important d'énergie qu'elle [Hydro-Québec] doit produire et, compte tenu que la demande réelle en énergie a été beaucoup plus lente que prévu, il y aura en conséquence une portion importante de ce qu'on recevra [en énergie] et de ce qu'on paiera qui sera inutile », affirme Jean-François Blain.

Pour établir son analyse, Jean-François Blain a comparé les prévisions de consommation d'électricité (que fait Hydro-Québec pour ses clients) aux ventes réelles effectuées auxdits clients.

L'expert mandaté par l'Union des consommateurs évalue que depuis 2005, Hydro-Québec surestime la consommation de ses clients pour un écart moyen de 1,9 % :

  • dans la catégorie des petites et moyennes puissances (une gamme de tarifs établie pour les clients d'affaires), la surestimation est de 2,93 %;
  • dans la catégorie industrielle, la surestimation est de 2,11 %;
  • et, dans la catégorie domestique la surestimation est de 0,84 %.

En raison des surplus d'énergie qu'elle produit, Hydro-Québec doit racheter les surplus en question, une dépense qui oscillerait entre 1,2 milliard et 1,3 milliard de dollars par an.

« L'évolution des surplus d'approvisionnements engagés par HQD occasionnera des coûts échoués de 1,2 à 1,3 milliard de dollars par année, en moyenne, à éponger dans les tarifs d'électricité des clients québécois, pour chacune des 14 années à venir », affirme Jean-François Blain.

« Des besoins réels »

Hydro-Québec affirme qu'elle répond à des besoins réels.

Dans sa réponse à Radio-Canada, le porte-parole, Patrice Lavoie, écrit « ...qu'afin de disposer des surplus résiduels, Hydro-Québec Distribution compte sur la flexibilité des livraisons de l'électricité patrimoniale, en réduisant les livraisons d'électricité qui y sont associées, ce qui n'entraîne aucun coût pour sa clientèle ».

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