Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Israël proposerait la barrière de séparation comme frontière

Israël proposerait la barrière de séparation comme frontière

À la veille de la visite du secrétaire d'État américain John Kerry au Proche-Orient, des médias israéliens rapportent que l'État hébreu a proposé que ce soit le tracé de la barrière de séparation qui serve de base pour les discussions de paix en cours, et non les lignes d'avant 1967, comme le veulent les Palestiniens.

Un porte-parole du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou n'a pas confirmé ces informations, indiquant qu'il ne commentait pas les négociations en cours. Mais si la proposition d'Israël est confirmée, elle risque de ralentir encore les discussions entre les camps, qui n'avancent guère malgré quinze réunions, en trois mois, rapporte le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.

Les réunions se sont tenues à Jérusalem et Jéricho et ont duré chacune entre trois et quatre heures, selon le journal. Le rythme des réunions s'est intensifié ces deux derniers mois depuis que l'émissaire américain, Martin Indyk, y a pris part. La plupart des réunions ont porté sur la question de la sécurité, à la demande d'Israël.

À l'issue des réunions, les négociateurs israéliens ont demandé aux Palestiniens que la barrière de séparation, qui se trouve à 85 % en Cisjordanie, serve de point de départ aux discussions, selon le quotidien Yedioth Ahronoth et la radio publique israélienne. La barrière isole 9,4 % du territoire palestinien (chiffres de l'ONU), incluant Jérusalem-Est, annexé par Israël en 1967. Selon les sources citées par les médias israéliens, l'État hébreu veut conserver les colonies juives isolées de Beit El, Psagot et Nokdim, qui se trouvent en Cisjordanie.

Les négociateurs des deux camps ont aussi discuté de la question très sensible du statut de Jérusalem, selon les médias israéliens. « Les détails ne sont pas clairs, mais lors d'une rencontre, une zone dans laquelle les deux parties seraient libres de circuler a été discutée », explique une source citée par le Yedioth Ahronoth. Un haut responsable israélien a indiqué au quotidien, sous le couvert de l'anonymat, que les négociateurs israéliens ont clairement fait savoir à leurs homologues palestiniens que Jérusalem resterait « unifié », sous « souveraineté israélienne ».

Le chef de la diplomatie américaine, attendu sur place à partir de mardi soir, doit rencontrer mercredi M. Nétanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les négociateurs palestiniens exigent que les discussions se tiennent sur la base des lignes antérieures au début de l'occupation israélienne de Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza en juin 1967, avec des échanges de territoires équivalents.

Israël insiste sur le maintien d'une présence militaire à long terme dans la vallée du Jourdain et exige que les échanges de territoire soient dictés par ses besoins de sécurité, a affirmé à l'AFP une source palestinienne proche du dossier sous le couvert de l'anonymat.

La tâche s'annonce ardue pour John Kerry

John Kerry tentera de rapprocher les positions au cours d'entretiens séparés avec Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas. La tâche du secrétaire d'État s'annonce ardue après les échanges acerbes qui ont suivi la libération par Israël de 26 prisonniers palestiniens, la semaine dernière, et l'annonce le même jour de la construction de 3500 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Les Palestiniens ont dénoncé une « provocation » et Israël a accusé ces derniers d'avoir renié un échange « détenus contre territoires » qu'ils avaient, selon lui, accepté dans le cadre des négociations.

Selon la presse israélienne, John Kerry, qui a laissé aux deux parties neuf mois pour parvenir à un accord, envisagerait de présenter sa propre proposition de paix en janvier si aucun progrès substantiel n'est réalisé d'ici là. Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse lundi en Arabie saoudite, le chef de la diplomatie américaine a répondu qu'une telle initiative n'était pas d'actualité « à ce stade ».