Le prix Goncourt a été attribué lundi à Pierre Lemaitre pour son roman Au revoir là-haut, sur les démobilisés de la Première guerre mondiale, tandis que le Renaudot est allé à Yann Moix pour Naissance, roman touffu sur les difficiles relations parents-enfant.
Les noms des lauréats des deux prix ont été dévoilés, comme le veut la tradition, chez Drouant, un restaurant parisien.
Il aura fallu pas moins de douze tours au jury du Goncourt pour couronner Au revoir là-haut (Albin Michel), roman qualifié d'époustouflant sur les démobilisés de la Première guerre mondiale.
L'auteur, qui faisait partie des favoris, a été choisi par le jury par six voix contre quatre à Frédéric Verger pour Arden (Gallimard), un premier roman.
Le jury prix Renaudot, en revanche, s'est mis d'accord dès le premier tour sur Naissance, de Yann Moix (Grasset). Ce pavé de près de 1200 pages s'ouvre sur le récit de la naissance de l'auteur sous les insultes de ses parents.
Naissance l'a emporté en nombre de voix sur La route du salut (Gallimard), d'Etienne de Montéty, pour Le dernier seigneur de Marsad (Seuil), de Charif Madjalani, et L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (Le Dilettante) de Romain Puértolas.
Avant l'annonce des prix, alors que journalistes et photographes se bousculaient, une petite dizaine de militantes du mouvement féministe « La barbe » ont brièvement pénétré dans le restaurant Drouant pour lire un manifeste de protestation contre le manque de femmes dans les jurys et la liste des candidats, a rapporté l'AFP.
Le premier prix Goncourt a été remis 1903. Ce prix, le plus prestigieux et le plus convoité des prix littéraires français d'automne, génère en moyenne des ventes de 300 000 à 400 000 exemplaires.
L'an passé, le prix Goncourt avait été attribué à Jérôme Ferrari pour Le sermon sur la chute de Rome (Actes Sud)