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Le président iranien reconnaît l'Holocauste

Le président iranien reconnaît l'Holocauste

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mardi sur la chaîne de télévision américaine CNN qu'il reconnaissait l'existence de l'Holocauste, qu'il a qualifié de « grand crime » des nazis contre les Juifs, tout en jugeant que rien ne justifiait la création d'un État au détriment d'une autre population.

« Je ne suis pas un historien et quand il s'agit d'estimer l'ampleur de l'Holocauste, il revient aux historiens de le faire », a-t-il dit sur CNN lorsqu'on lui a demandé s'il pensait, comme son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, que l'Holocauste était un mythe.

« De manière générale, je peux vous dire que tous les crimes commis contre l'humanité dans l'histoire, y compris ceux que les nazis ont commis contre les Juifs, sont répréhensibles et condamnables », a-t-il déclaré selon la traduction livrée par CNN.

Des responsables israéliens ont reproché à plusieurs reprises à Hassan Rohani, souvent présenté comme un religieux modéré, de ne pas s'être démarqué des positions de Mahmoud Ahmadinejad sur l'existence de l'Holocauste.

La semaine dernière, il avait esquivé une question semblable dans un entretien accordé à NBC, une autre chaîne de télévision américaine.

« Quel que soit le crime commis contre les Juifs, nous le condamnons, a-t-il dit mardi. Prendre une vie est méprisable. Il n'y a aucune différence selon que cette vie est juive, chrétienne ou musulmane. Pour nous c'est la même chose. »

Hassan Rohani a ajouté : « Cela ne signifie pas que vous pouvez dire que, puisque les nazis ont commis un crime contre un groupe, alors il est légitime d'usurper la terre d'un autre groupe et à l'occuper. »

Plusieurs membres du gouvernement israélien ont jugé mercredi que cette condamnation n'était pas suffisante, réclamant que le président Rohani désavoue les dirigeants de son pays ayant nié l'Holocauste par le passé.

Rapprochement entre l'Iran et l'Occident

Le nouveau gouvernement de Téhéran, qui a pris ses fonctions le mois dernier, multiplie les signaux d'apaisement depuis son arrivée à New York, où il participe à la 68e Assemblée générale des Nations unies.

Prenant la parole devant les autres chefs d'État et de gouvernement, mardi après-midi, le président Rohani a tenté une nouvelle fois de rassurer les pays occidentaux en déclarant que son pays « ne constituait aucun danger pour le monde ». Il a rappelé que le programme nucléaire iranien était pacifique, se disant prêt à entamer immédiatement des discussions fondées sur un calendrier précis pour régler le dossier.

Cette ouverture a été saluée par Barack Obama devant l'Assemblée. Dans son allocution, le président américain a néanmoins réclamé des « actions » de la part de Téhéran, rappelant que les États-Unis demeuraient déterminés à « empêcher l'Iran de développer l'arme nucléaire ».

Malgré ce rapprochement, un haut responsable américain qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat a écarté la possibilité d'une rencontre entre les deux dirigeants, expliquant que les Iraniens n'étaient pas prêts à une telle rencontre.

Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 dans la foulée de la crise des otages à l'ambassade américaine en Iran en 1979.

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