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Musulmans cherchent cimetière désespérément

Musulmans cherchent cimetière désespérément
A picture taken on September 3, 2013 shows Christian and Muslim graves at the World War I French military cemetery in Douaumont, eastern France. This cemetery contains 16,142 graves of French soldiers, including 592 graves of Muslim soldiers, oriented in the direction of Mecca. AFP PHOTO / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN (Photo credit should read JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP/Getty Images)
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A picture taken on September 3, 2013 shows Christian and Muslim graves at the World War I French military cemetery in Douaumont, eastern France. This cemetery contains 16,142 graves of French soldiers, including 592 graves of Muslim soldiers, oriented in the direction of Mecca. AFP PHOTO / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN (Photo credit should read JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP/Getty Images)

Un groupe de musulmans de la Rive-Sud cherche, sans succès, un endroit pour installer un cimetière islamique. Depuis près de trois ans, ils tentent d'acquérir un terrain alors que l'unique cimetière musulman de la province, situé à Laval, est presque plein. Ils demandent à Québec d'intervenir.

Un reportage de Thomas Gerbet

Dans le sous-sol de la mosquée de Brossard, une salle est en construction. La pièce servira bientôt à laver les défunts selon le rite musulman. Mais il manque de places pour les enterrer ensuite. Beaucoup de familles musulmanes se résignent à envoyer le corps de leur proche disparu dans son pays d'origine ou le pays de ses racines, ce qui peut coûter 15 000 ou 20 000 $.

« Si on calcule, il y a combien de cimetières catholiques, protestants, ou juifs? », se désole Mazen Al-Moughrabi, qui représente la mosquée Masjid Al-Falah, de l'arrondissement Saint-Hubert, à Longueuil. « C'est tout à fait bizarre qu'il y en ait juste un à Laval », ajoute-t-il.

Les cimetières musulmans ne sont pas vraiment différents des cimetières catholiques, mis à part que les pierres tombales sont tournées vers l'est (en direction de La Mecque). Des musulmans sont déjà enterrés avec ces précautions dans différents cimetières du Québec, mais Mazen Al-Moughrabi voudrait que les bénéfices puissent profiter à une mosquée plutôt qu'à une paroisse.

Les fidèles musulmans de la Rive-Sud souhaitent trouver un terrain à une demi-heure de route maximum de Longueuil. Ils ont déjà fait des démarches dans au moins six municipalités de la Montérégie, dont La Prairie, Carignan ou Rougemont, mais sans succès. Ils sont même prêts à accepter un terrain industriel contaminé. Ils promettent également un investissement d'un million de dollars dans la communauté qui acceptera, comprenant l'installation de commerces et d'une piscine ouverte à tous.

Nous avons contacté les services d'urbanisme de la plupart des villes de la Montérégie approchées par le regroupement musulman. Deux réponses reviennent le plus souvent : soit il n'y a pas de terrain disponible ou bien un cimetière ne rapporterait pas assez à la municipalité en terme de taxes et d'emplois.

Le courtier immobilier de Saint-Bruno-de-Montarville, Claude Huart, travaille pour eux depuis un an. « On nous répond poliment que la municipalité n'a pas de territoire disponible pour ce genre de projet. Peut-être qu'ils pensent que ça amènera de la controverse », dit-il. Selon lui, il est « légitime » qu'une personne, quelle que soit sa confessionnalité, puisse être enterrée selon ses croyances et accède à une parcelle de terrain.

Controverse à Huntingdon

Le courtier immobilier Claude Huart pense que le débat actuel sur la charte des valeurs québécoises pourrait rendre les élus frileux. Le sujet du cimetière musulman fait d'ailleurs l'objet de disputes entre les élus d'Huntingdon. Le maire Stéphane Gendron s'est prononcé en faveur du projet. Il estime que « pour la revitalisation d'une ville comme Huntingdon, il s'agit d'une opportunité incroyable ». Mais il fait face à l'opposition du conseil municipal. Stéphane Gendron a envoyé une lettre pour se plaindre à la Commission des droits de la personne. Dans le document, il dénonce des « propos disgracieux et racistes » qui auraient été tenus lors de la dernière réunion publique du conseil municipal.

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