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Verizon-Vodafone : la deuxième plus importante transaction de tous les temps

Verizon-Vodafone : la deuxième plus importante transaction de tous les temps

Verizon Communications et Vodafone Group ont annoncé lundi un accord à 130 milliards de dollars assurant à Verizon le contrôle total de sa filiale mobile, Verizon Wireless. Il s'agit de la deuxième plus importante transaction jamais réalisée.

Le géant britannique des télécommunications Vodafone détenait jusqu'alors une participation de 45 % dans Verizon Wireless. Le rachat de 130 milliards de dollars couronnera enfin les efforts de Verizon pour contrôler 100 % de Verizon Wireless, le premier réseau de téléphonie mobile aux États-Unis, et marque la sortie de Vodafone du marché américain.

L'accord qui était en discussion prévoyait que Vodafone reçoive 60 milliards de dollars en numéraire, 60 milliards en actions Verizon et 10 milliards supplémentaires dans le cadre d'opérations annexes qui portent le montant total à 130 milliards de dollars, ont déclaré deux sources proches du dossier, samedi.

Selon des sources, Verizon a obtenu des financements auprès de JPMorgan Chase & Co, Morgan Stanley, Barclays et Bank of America Merrill Lynch. Le financement serait réparti à parts égales entre les quatre banques, ont dit deux sources.

Verizon Communications ayant déjà le contrôle opérationnel de Verizon Wireless, le rachat des parts de Vodafone n'entraînerait pas de changements pour ses clients, mais la force de frappe supplémentaire du groupe américain pourrait l'aider à améliorer ses services.

Une part du gâteau

L'opération laissera Vodafone le deuxième opérateur de téléphonie mobile dans le monde, avec des actifs en Europe et dans des marchés émergents comme l'Inde, la Turquie et l'Afrique.

Les actionnaires de Vodafone espèrent toucher au moins une part du gâteau sous forme de dividende spécial, mais le groupe pourrait aussi choisir d'en investir une partie.

Le secteur des télécommunications a été marqué par une série de fusions-acquisitions ces dernières années, la plus récente étant la prise de contrôle par le japonais SoftBank de Sprint Nextel, le troisième opérateur américain de téléphonie mobile, pour 21,6 milliards de dollars.

Depuis une dizaine d'années, Verizon Communications cherchait à racheter la participation de son partenaire britannique dans leur filiale commune, mais les deux groupes ne s'entendaient pas sur sa valorisation.

Vodafone a fait monter le prix

Déjà en 2004, Vodafone envisageait de se désengager de Verizon Wireless pour jeter son dévolu sur l'activité de téléphonie mobile d'AT&T, finalement acquise par Cingular.

Les dernières discussions en date avaient été révélées par Reuters en avril. À l'époque, des sources évoquaient un montant de 100 milliards de dollars que l'entreprise Verizon aurait été prête à débourser en actions et en numéraire, tout en notant que le groupe américain préférait un accord à l'amiable.

Vittorio Colao, le directeur général de Vodafone, avait alors clairement fait savoir qu'il prendrait son temps et ne céderait ses 45 % qu'à un juste prix.

Les discussions sont entrées dans le vif du sujet il y a quelques semaines, Verizon ayant conscience que la remontée des taux d'intérêt et la baisse de son cours en bourse (en recul de plus de 4 % en août) lui compliqueraient la tâche si l'entreprise tardait trop.

Le groupe dirigé par Lowell McAdam a du coup accepté de monter son prix à 130 milliards de dollars, selon les sources.

Même à ce prix, le rachat des parts de Vodafone sera une bonne opération pour Verizon Communications, qui aura les moyens de rembourser ses créanciers. Verizon Wireless a dégagé, en 2012, un flux de trésorerie disponible de 28,6 milliards de dollars.

Vodafone, de son côté, a obtenu un montage fiscal avantageux pour l'opération, de telle sorte que la facture à régler au fisc devrait être limitée à environ 5 milliards de dollars.

Dans le cadre de l'accord, Verizon Communications rachètera Vodafone Americas - la holding du groupe britannique qui détient les 45 % de Verizon Wireless - et quelques autres actifs, ont précisé les sources. Dans un deuxième temps, Verizon conservera la participation dans Verizon Wireless et revendra les autres actifs à Vodafone.

Le vendeur de Vodafone Americas n'étant pas une entreprise américaine, il n'aura pas à s'acquitter de la taxe sur les plus-values aux États-Unis. La législation britannique, de son côté, exempte, sous certaines conditions, les gains réalisés sur la vente de participations d'entreprises, ce dont devrait bénéficier Vodafone.

Autres gagnantes dans l'affaire, les banques impliquées dans l'opération devraient se partager des commissions représentant au moins 200 millions de dollars.

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