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Les conseillers du premier ministre critiquent un avertissement sur les bas taux d'intérêt

Les conseillers du premier ministre critiquent un avertissement sur les bas taux d'intérêt

À deux jours de la prochaine annonce de la Banque du Canada concernant les taux d'intérêt, les conseillers du premier ministre Harper remettent en question les avertissements lancés par un économiste reconnu.

Dans une analyse du groupe de réflexion C.D. Howe Institute publiée en mai dernier, l'économiste Paul Masson prévient que de maintenir les taux d'intérêt à un faible niveau pose un danger pour l'économie canadienne. L'économiste, chercheur associé et professeur adjoint à la Rotman School of Management à Toronto, y soutient que la Banque du Canada devrait hausser les taux afin d'éviter les bulles immobilières, l'endettement des ménages et la crise des fonds de pension.

« Des taux d'intérêt inférieurs au point d'équilibre pour une longue période altèrent les décisions des investisseurs, entraînant des prises de risque excessives et inefficaces et mènent ultimement à des investissements non rentables », indique-t-il.

Or, une note d'information à l'attention du premier ministre Stephen Harper affirme que les propos de Paul Masson sont contraires à ceux de la plupart des économistes.

Alors que les États-Unis, l'Europe, le Japon et la Grande-Bretagne continuent d'opter pour de faibles taux d'intérêt afin de ranimer leurs économies en difficulté, les coûts seraient plus grands que les bénéfices si le Canada décidait d'aller en sens inverse des autres grandes économies, stipule la note signée par le greffier du Conseil privé.

Le greffier du Conseil privé, le plus haut fonctionnaire apolitique du gouvernement, est chargé notamment de conseiller le premier ministre sur toutes les questions stratégiques et opérationnelles. Stephen Harper, qui détient une maîtrise en économie de l'Université de Calgary, est souvent tenu au courant des publications des groupes de réflexion spécialisés en économie.

Réagissant à la diffusion de la note d'information, censurée avant que La Presse Canadienne en obtienne une copie, Paul Masson répond que la note du Conseil privé ne réfute pas les principaux arguments qu'il avance et ne fait que souligner les conséquences qui découleraient d'une hausse des taux d'intérêt.

Depuis la publication de son article en mai dernier, plusieurs marchés financiers lui ont donné raison, rappelle Paul Masson. « Les banques centrales pourraient en venir à hausser les taux plus tôt que prévu, surtout si les bonnes nouvelles économiques venant des États-Unis continuent d'affluer », dit-il.

La Banque du Canada doit annoncer sa politique monétaire mercredi.

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