Au poste frontière d'El Mesnaa, entre la Syrie et le Liban, la circulation s'effectue dans les deux sens. Au fur et à mesure que la journée avance, ceux qui sortent de Syrie sont plus nombreux que ceux qui y retournent.
Certains disent vouloir se réfugier au Liban à cause de la menace de frappes américaines, mais dans le même souffle appellent à une intervention musclée pour en finir avec Bachar Al-Assad.
D'autres, qui ont choisi le chemin du retour, sont soulagés par le refus britannique et les hésitations de la communauté internationale à s'immiscer dans le conflit syrien. Enfin, il y a ceux qui viennent chercher du travail, ou qui retournent voir leur famille restée à Homs, Damas, ou Deraa.
Dès Doms, ces « gitans du Moyen-Orient », reconnaissables entre autres aux robes colorées des femmes, et qui d'habitude circulent entre les deux pays sans avoir à présenter de papiers, ont tenté sans succès de rentrer samedi matin en Syrie. À cause du contexte, la tolérance envers ces populations encore nomades est moins grande. D'autant qu'ils jouissent ici aussi d'un mépris semblable à celui auquel sont exposés les Roms en Europe.
Aussi, en entrant au Liban, un panneau informe des possibilités, via une agence, d'émigrer au Canada.