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La Grèce aurait besoin d'un 3e plan d'aide

La Grèce aurait besoin d'un 3e plan d'aide

Le ministre allemand des Finances a pour la première fois publiquement reconnu mardi que la Grèce aurait besoin d'un troisième plan d'aide international, ce qui a conduit un responsable grec à dire que les sommes nécessaires seraient beaucoup moins importantes que celles des deux précédents.

« Il faudra qu'il y ait un autre plan en Grèce », a dit Wolfgang Schäuble lors d'un meeting électoral dans le nord de l'Allemagne, évoquant, à cinq semaines du scrutin législatif du 22 septembre un sujet qui reste très impopulaire dans la première économie de la zone euro.

À la suite de ces déclarations, le rendement des obligations à dix ans de l'État grec a atteint un plus haut de trois semaines, se tendant de 27 points de base à 10,066%.

Un responsable du ministère grec des Finances a dit à Reuters qu'un troisième plan d'aide pour la Grèce servirait à boucler le plan de financement du pays sur la période 2014-2016.

« La Grèce et ses créanciers passent en revue les différentes manières de boucher les éventuels trous dans les besoins de financement auxquels la Grèce pourrait être confrontée au cours des prochaines années », a précisé ce responsable.

« Il s'agit de très petites sommes, quand on les compare aux plans précédents », a-t-il noté, soulignant que les discussions portaient notamment sur l'utilisation du reste des fonds qui avaient été mis de côté pour les banques.

Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, s'est montré nettement moins affirmatif que son homologue allemand en déclarant que l'actuel programme d'aide à la Grèce était « sur les rails » et que les partenaires européens d'Athènes avaient eu des « évaluations plutôt positives ».

« Je ne vois pas l'urgence d'un nouveau plan pour la Grèce mais, bien sûr, nous sommes solidaires des Grecs. Je pense qu'elle est sur de bons rails et que le travail du gouvernement est extrêmement difficile et courageux. Il faut passer par cet assainissement », a-t-il ajouté.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré que Jörg Asmussen, membre du directoire de l'institut d'émission, se rendrait mercredi en Grèce afin de faire le point sur les mesures demandées en échange d'une nouvelle tranche d'aide.

Schäuble plus radical que Merkel

Jusqu'à présent, Wolfgang Schäuble avait déclaré que les créanciers internationaux d'Athènes pourraient devoir envisager un nouveau plan d'aide pour succéder au plan actuel, qui arrive à échéance fin 2014. Mais il n'avait jamais affirmé que cette issue était inévitable, ce qu'il a semblé reconnaître ce mardi.

Il a toutefois réaffirmé l'opposition du gouvernement à une nouvelle décote sur la dette grecque.

Angela Merkel, qui brigue un troisième mandat et dont la popularité est en partie liée à une ligne « dure » adoptée vis à vis des pays périphériques, Grèce en tête, n'a pas une position aussi tranchée que son ministre des Finances.

« Non, je ne m'attends pas à une nouvelle décote pour la Grèce. Nous avançons pas à pas. Il ne fait aucun doute que beaucoup de choses doivent changer en Grèce. Mais des progrès ont également été accomplis et nous en prenons acte », a-t-elle déclaré dans un entretien au journal Ruhr Nachrichten.

« Au sein de la zone euro, nous avons toujours dit que nous évaluerions à nouveau la situation grecque à la fin de 2014 ou au début de 2015. Il me paraît raisonnable de nous en tenir à ce calendrier ».

Le mois dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé à 10,9 milliards d'euros les trous dans le plan de financement de la Grèce sur 2014-2015. Les deux plans de sauvetage de la Grèce déjà mis en uvre ont représenté à ce stade plus de 200 milliards d'euros.

En juillet, Athènes a reçu une nouvelle tranche de 5,8 milliards d'euros de ses créanciers internationaux. Le pays devrait encore recevoir un milliard d'euros en fonction du degré d'avancement des mesures d'assainissement de ses comptes.

Cet automne, la troïka (FMI, BCE et Union européenne) retournera en Grèce pour déterminer si l'État doit procéder à des économies supplémentaires afin de remplir les objectifs budgétaires 2015-2016.

Le produit intérieur brut (PIB) grec a affiché un recul de 4,6 % sur un an au deuxième trimestre, une contraction inférieure aux attentes, mais qui n'en signifie pas moins que le pays connaîtra en 2013 sa sixième année consécutive de récession.

Reuters

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