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Épique Pospisil

Épique Pospisil

Quand les « Olé, olé, olé » typiques du Centre Bell sont entendus autour des terrains de tennis, c'est signe que quelque chose de spécial se produit.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Ce quelque chose de spécial est survenu gracieuseté de Vasek Pospisil, jeudi. Le surprenant Canadien a causé une troisième surprise en trois jours, mais la plus grande des trois, en éliminant cette fois le Tchèque Tomas Berdych, 5e tête de série.

Au terme de 2 h 37 min d'efforts herculéens, le 71e joueur mondial s'est imposé 7-5, 2-6, 7-6 (7/5). Les spectateurs dans les gradins du terrain Banque Nationale se sont levés d'un bond pour ovationner leur nouvelle coqueluche, avant d'y aller des « Olé, olé » pendant son entrevue à la télévision.

« C'était assez incroyable, a commenté le vainqueur. C'est le meilleur match en terme d'atmosphère que j'ai joué. Le double de la Coupe Davis était mémorable aussi, je ne peux pas vraiment choisir! »

« On n'est pas habitués, a avoué Berdych. Dans les autres tournois, même contre les joueurs de la place, ce n'est pas aussi bruyant. Mais c'est bien, on a besoin de ça, c'est pourquoi on joue au tennis. C'est un avantage pour lui. »

Pospisil atteint les quarts de finale de la Coupe Rogers et jouera à un tel niveau dans un tournoi Masters pour la première fois. Il y affrontera l'ancien numéro 3 mondial Nikolay Davydenko, maintenant 47e au monde.

Il ajoute la 6e raquette mondiale à son tableau de chasse, qui comptait déjà John Isner (20e) et Radek Stepanek (51e). Il s'agit de la première victoire de sa carrière contre un joueur du top 10 mondial.

« Je ne suis pas sûr de ce qui se passe, a lancé le vainqueur. Il y a beaucoup d'émotions quand tu gagnes ton premier match contre un top 10 à la maison. Si on m'avait dit il y a un mois que mon classement passerait de 90 à près de 50, je n'y aurais pas cru. »

Pospisil compte maintenant 11 victoires à ses 12 derniers matchs, une séquence marquée par une demi-finale à Bogota et une finale remportée au tournoi de Vancouver.

« Il est vraiment sur une lancée, a jugé le vaincu. Je sais qu'il a gagné un Challenger, il a gagné trois matchs ici, il est vraiment en feu. C'est dur de juger son jeu, car peu importe ce qu'il touche, ça lui donne un point. Il faudra voir qui l'arrêtera et ensuite, on le réévaluera. C'est bon de voir un jeune éclore. Il a un bon jeu pour percer. »

Gestion de l'énergie

Il y a deux jours, Pospisil disait carburer à l'énergie. On commence à croire qu'il s'agit de l'unique forme d'énergie qui l'anime. Doit-on rappeler qu'il est arrivé à Montréal dans un vol de nuit, après avoir disputé trois matchs en deux jours samedi et dimanche à Vancouver?

Pospisil a d'ailleurs semblé manquer d'énergie par moments, même qu'en fin de deuxième manche, en arrière par un bris, il jouait pratiquement comme un joueur qui souhaitait conserver ses énergies pour la troisième manche. En avant 5-2, Berdych n'a eu aucun mal à le briser une deuxième fois pour enlever la manche.

« J'ai senti un peu de douleur dans mes jambes, a reconnu Pospisil. Mais j'ai surtout eu une baisse d'émotions en deuxième manche, la fatigue m'a rattrapé et j'ai perdu le fil pendant quelques jeux. Je me suis repris en me disant que c'était seulement une manche. J'ai eu assez de force pour garder mon calme. »

On croyait assister à une autre baisse de régime au bris d'égalité final, quand Berdych a remporté trois échanges de suite pour prendre une avance de 5-4. Mais Pospisil a puisé dans ses dernières ressources pour gagner les trois derniers points.

« Si je suis fatigué, c'est que j'ai joué beaucoup. J'aime mieux être fatigué et avoir la confiance qu'être reposé », a ajouté Pospisil.

Le Britanno-Colombien a été avantagé par son service efficace. Il a réussi 20 as, le double de son rival, et a bénéficié d'échanges courts en plaçant 63% de ses puissants premiers services en jeu.

Berdych mécontent

À l'inverse, Berdych a éprouvé des ennuis avec ses mises au jeu et a notamment commis 11 doubles fautes.

« J'ai eu des problèmes au service, je crois que je prenais simplement les mauvaises décisions. J'ai tout de même réussi à revenir, donc même si mon service n'était pas à mon goût, j'ai réussi à me rendre au bris d'égalité. Mais au bris, le service est important. »

Berdych en a aussi eu long à dire au sujet d'une punition pour avoir pris trop de temps à servir. Pour protester contre la sanction, le vétéran de 27 ans a ensuite tenté un service en cuillère, en jeu, mais qui a été refusé par l'arbitre. Berdych semblait cette fois avoir remis la balle en jeu trop rapidement.

« Tu as une violation, et ensuite, tu es trop rapide. Ça ne fonctionne pas! Les arbitres nous traitent ainsi. On ne sait pas combien de temps on a », s'est plaint Berdych.

Après l'envolée lyrique de Berdych de près de deux minutes sur le même sujet, le relationniste de l'ATP a promptement mis fin au volet anglais de la conférence...

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