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Zone euro : de bas taux d'intérêt pour une « période prolongée »

Zone euro : de bas taux d'intérêt pour une « période prolongée »

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé jeudi son principal taux directeur inchangé à son plus bas niveau de 0,5 % et indiqué clairement qu'elle l'y maintiendrait pendant une période prolongée, sans exclure même de l'abaisser si nécessaire.

Même s'il n'a pas voulu s'engager sur un horizon précis pour une modification de ce taux, son président, Mario Draghi, a laissé entendre qu'aucune hausse n'était envisageable avant au

moins plusieurs mois.

« Notre position de politique monétaire (...) apporte un soutien à une reprise progressive de l'activité économique pour le reste de l'année et en 2014 », a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.

« Le conseil des gouverneurs confirme qu'il s'attend à ce que les taux directeurs de la BCE restent à leurs niveaux actuels, voire plus bas, pour une période prolongée », a-t-il ajouté en

réitérant ainsi la position, inédite jusqu'alors, exprimée le mois dernier par l'institution de Francfort.

Mario Draghi a ajouté que ces « indications sur la trajectoire future » de sa politique avaient été approuvées à l'unanimité des 23 membres du conseil.

À la question de savoir si une baisse de taux avait été évoquée lors de la réunion de jeudi, il a répondu que seules ces indications avaient été débattues. Le maintien de taux inchangés par la BCE était anticipé au vu des derniers indicateurs économiques laissant entrevoir une sortie de récession de la zone euro à partir du deuxième semestre, avec une reprise très progressive.

Mais sa politique accommodante est aujourd'hui contrariée par les réactions des marchés financiers, sous forme de hausse de taux, à l'intention exprimée par la Réserve fédérale américaine de diminuer d'ici la fin de l'année son soutien massif à une économie américaine en pleine reprise.

« Globalement, l'activité économique en zone euro devrait se stabiliser et se redresser à un rythme lent », a dit le président de la BCE. Et si les risques de rechute diminuent, « les

évolutions récentes des conditions au niveau mondial et sur les marchés financiers, et les incertitudes qui y sont associées, pourraient avoir le potentiel d'affecter négativement les

conditions économiques. »

Pas de calendrier précis

L'annonce, le mois dernier par la BCE, que ses taux resteraient bas pendant une période prolongée a constitué une première réponse à cette situation nouvelle, sans calmer complètement les choses.

Prié de donner un horizon de temps, Mario Draghi a répondu jeudi qu'il n'y avait aucun calendrier précis. Il a ajouté toutefois que les anticipations actuelles de hausse des taux sur

le marché monétaire étaient « injustifiées ».

Si les indicateurs sur la zone euro publiés ces derniers jours - une petite baisse du chômage, la première depuis plus de deux ans, en juin et un retour à la croissance dans le secteur

manufacturier - témoignent d'une amélioration, d'autres éléments comme le crédit, notamment dans les pays les plus touchés par la crise de la dette, restent préoccupants.

Mario Draghi a confirmé d'autre part son soutien à la publication de comptes rendus des réunions de politique monétaire de la BCE et indiqué que des propositions seraient avancées à l'automne pour fournir des indications supplémentaires aux marchés.

Il s'est dit favorable à une « information plus riche » sur les éléments qui conduisent la BCE à prendre ou non telle ou telle décision. Mais il a insisté aussi sur la nécessité qu'une telle évolution ne porte pas atteinte à l'indépendance des membres du conseil de la BCE, certains redoutant qu'ils puissent se retrouver sous la pression de leurs propres gouvernements.

Reuters

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