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Légalisation de la marijuana : les conservateurs décrient la nouvelle position de Trudeau

Légalisation de la marijuana : les conservateurs décrient la nouvelle position de Trudeau

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, qui soutenait la décriminalisation de la marijuana, a changé sa position et appuie désormais sa légalisation afin que cette drogue puisse être réglementée et taxée.

Cette nouvelle position est décriée par les conservateurs et applaudie par ceux qui militent en faveur de la légalisation de la marijuana.

Jusqu'à tout récemment, Justin Trudeau appuyait la décriminalisation de la marijuana et exprimait un certain scepticisme quant à une légalisation complète, même si son parti avait adopté cette position en janvier 2012.

Justin Trudeau, qui est de passage en Colombie-Britannique cette semaine dans le cadre d'un voyage estival en autocaravane à travers le pays, a annoncé à Kelowna mardi puis à Vancouver jeudi qu'il appuyait désormais la légalisation de la marijuana.

Une nouvelle position

« J'ai beaucoup écouté, beaucoup lu et me suis intéressé de près aux études qui sont sorties sur la question et j'ai réalisé que la légalisation est la voie responsable », a-t-il déclaré lors d'un arrêt à English Bay, dans le quartier West End de Vancouver.

« La marijuana n'est pas un supplément alimentaire », a-t-il ajouté. « Ce n'est pas super pour la santé, mais, tel que le démontrent plusieurs études, ce n'est pas pire pour la santé que la cigarette ou l'alcool. »

Les commentaires du chef libéral arrivent à un moment critique du débat sur l'avenir de la marijuana en Colombie-Britannique.

Le militant promarijuana Dana Larsen et son groupe, Sensible BC, ont obtenu le feu vert pour entamer dès septembre la collecte des signatures nécessaires pour une pétition proposant une loi qui décriminaliserait la possession simple de marijuana.

Sensible BC aura 90 jours, à compter du 9 septembre, pour rassembler les signatures de 10 % des électeurs inscrits dans chacune des 85 circonscriptions de la province. Si le groupe réussit, Victoria devra tenir un vote législatif ou un référendum provincial à caractère non exécutoire sur la question.

D'autre part, Jody Emery, l'épouse de Marc Emery, un Canadien surnommé le « prince du pot » qui subit une peine de prison dans un établissement américain, a annoncé plus tôt en juillet que son mari pourrait bientôt être transféré dans une prison canadienne.

Critiques des conservateurs

Pour sa part, le gouvernement conservateur se demande si Justin Trudeau a le jugement nécessaire pour devenir premier ministre du Canada.

« Ces drogues sont illégales en raison des effets néfastes qu'elles ont sur ceux qui les consomment et sur la société », a écrit le parti sur son site Internet. « Nous allons continuer de protéger les intérêts des familles de ce pays. Notre gouvernement n'a aucun intérêt à ce que la marijuana soit légalisée ou à ce qu'elle devienne plus accessible aux jeunes. »

En appui à leur argument, les conservateurs ont cité des déclarations faites par l'Association canadienne des policiers, un ancien commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, le réseau de prévention de la drogue du Canada (DPNC) et un criminologue de l'Université de la Vallée-du-Fraser.

Les militants promarijuana se réjouissent

Entre-temps, ceux qui militent en faveur de la marijuana applaudissent la nouvelle position de Justin Trudau.

« Qu'un candidat au poste de premier ministre dise qu'il veut légaliser la marijuana permet de poursuivre la démarginalisation de cette idée », explique Dana Larsen.

Ce dernier ajoute qu'à une époque, seulement les anciens politiciens se prononçaient sur la légalisation, puis les politiciens toujours en place se sont aussi mis à se prononcer.

L'ancien procureur général libéral de la Colombie-Britannique, Geoff Plant, et son ancien premier ministre NPD Ujjal Dosanjh ont tous deux demandé la légalisation et la réglementation de la marijuana. Ils font partie d'une coalition provinciale, Stop de Violence B.C., qui a noté que plusieurs sondages indiquent que la majorité des Britanno-Colombiens sont d'accord avec eux.

« Ceci démontre à quel point la question a évolué d'une position marginale il y a 10, 20 ou 30 ans pour devenir une position partagée par la majorité des Canadiens et sur laquelle les politiciens n'hésitent pas à s'exprimer », souligne Dana Larsen.

Jody Emery affirme que c'est magnifique que Justin Trudeau se soit joint au mouvement pour la légalisation de la marijuana.

« Je ne sais pas si cela aura un impact sur la situation de Marc [Emery] », a-t-elle dit « Mais je suis heureuse de savoir que lorsqu'il reviendra à la maison nous aurons un candidat au poste de premier ministre qui est en faveur d'une réforme des lois sur la marijuana. »

Le gouvernement britanno-colombien évite de se prononcer

Pour sa part, le gouvernement libéral de Christy Clark en C.-B. refuse de se prononcer sur ce débat, notant que les lois qui régissent les drogues sont des lois fédérales.

Au cours de la campagne qui a mené aux élections provinciales de mai dernier, le Parti libéral a même ridiculisé le chef du Nouveau Parti démocratique Adrian Dix qui s'était prononcé sur la question.

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