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La Croatie, 28e pays membre de l'Union européenne

La Croatie, 28e pays membre de l'Union européenne

La Croatie va devenir lundi 1er juillet 2013 le 28e pays membre de l'Union européenne, étape qui couronne les années d'efforts de cette ex-république yougoslave pour se remettre des guerres balkaniques des années 1990.

Avec l'entrée de la Croatie, l'UE comptera 508 millions d'habitants et une 24e langue officielle, le croate.

L'ex-État yougoslave compte près de 4,4 millions d'habitants pour une superficie d'environ 56550 kilomètres carrés.

À Bruxelles, la Croatie aura sept voix au sein du Conseil pour les votes à la majorité qualifiée, comme le Danemark, l'Irlande, la Lituanie, la Slovaquie et la Finlande (au lieu de 29 pour l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume uni, 27 pour l'Espagne et la Pologne, par exemple).

Des drapeaux de l'UE flottent au-dessus d'une scène dressée sur la place centrale de la capitale, Zagreb, pour les festivités prévues dimanche soir. Mais rares sont ceux, au sein de la population, qui accueillent l'événement avec un grand enthousiasme. Au contraire, c'est plutôt l'inquiétude qui domine.

Car le pays vit sa cinquième année de récession et le chômage y touche 21 % de la population active, un niveau record.

La Commission européenne a demandé à la Croatie de maîtriser ses dépenses publiques. La dette publique atteint près de 60 % du PIB et le déficit budgétaire représente 4 % du PIB.

Dix millions de touristes

La manne touristique - 10 millions de touristes par an - est certes un atout pour ce pays des bords de l'Adriatique, grand comme deux fois la Belgique. Mais, estiment certains, la Croatie peine à séduire les investisseurs étrangers et l'économie est freinée par la bureaucratie, une justice inefficace, la lenteur du processus législatif et un marché du travail rigide.

La monnaie croate, la kuna, introduite en mai 1994, a son cours régi par un système de flottement contrôlé vis-à-vis de l'euro. Le pays ne devrait pas adopter la monnaie unique avant les années 2019-2020 et il n'est pas prévu non plus qu'il rejoigne l'espace Schengen avant des années : certaines capitales de l'UE demeurent préoccupées par le niveau de corruption et l'importance du crime organisé en Croatie.

Les Croates vont adhérer à une Union européenne profondément ébranlée par ses difficultés économiques et budgétaires, qui ont provoqué des dissensions internes et suscitent la méfiance de l'opinion publique de ses différents États.

« Regardez ce qui se passe en Grèce et en Espagne! Est-ce vers cela que nous nous dirigeons? », se demande un retraité de Zagreb, Pavao Brkanovic. Il faut avoir des illusions pour être joyeux; or, les illusions sont enfuies depuis longtemps! », dit-il sur un marché.

« L'UE n'est pas parfaite, mais c'est la seule voie pour la Croatie », rétorque la romancière à succès Slavenka Drakulic Ilic. Nous en avons besoin pour des raisons financières et économiques », écrivait-elle vendredi sur le site internet d'une télévision. Et nous en avons besoin pour la paix et la stabilité. Nous appartenons à une région qui est toujours instable ». Comme en écho à ses dires, 66 % des électeurs croates avaient voté « oui » au référendum sur l'adhésion à l'UE, le 22 janvier 2012.

Sept années d'impopulaires réformes

Pour en arriver à l'adhésion à l'UE, la Croatie a traversé sept années de réformes tortueuses et souvent impopulaires, sous la houlette de Bruxelles.

Elle a livré à La Haye une quinzaine de chefs militaires et hommes politiques, tant croates que bosno-croates, inculpés de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Elle a vendu des chantiers navals, engagé la lutte contre la corruption, allant jusqu'à emprisonner un ancien premier ministre, Ivo Sanader. Elle a réglé ses litiges avec sa petite voisine, la Slovénie.

Et elle entre dans l'UE au moment même où les Vingt-Sept ont décidé d'engager des négociations sur l'adhésion de son ancienne ennemie des années 1990, la Serbie.

La Slovénie a été la première ex-république yougoslave à intégrer l'Union européenne, en 2004. La Serbie, la Bosnie, la Macédoine, le Monténégro et le Kosovo mettront longtemps encore à suivre l'exemple de Ljubljana et de Zagreb.

La Madécoine, elle, est candidate à l'UE, statut que le Monténégro a obtenu lui aussi en 2010. Le Monténégro a entamé l'an dernier des négociations sur son adhésion. Quant à la Bosnie et au Kosovo, ils n'ont pas encore fait acte officiellement de candidature.

Reuters

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