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PRISM : Facebook et Microsoft ont reçu 15 000 requêtes de la NSA

PRISM : Facebook et Microsoft ont reçu 15 000 requêtes de la NSA

Facebook et Microsoft ont conclu un accord avec le gouvernement américain afin de révéler des informations limitées sur le nombre de requêtes de surveillance qu'elles ont reçues de la part des services fédéraux, afin d'en relativiser l'importance, indiquent des sources familières du dossier.

Cet accord illustre la pression croissante qui pèse sur les autorités américaines et sur les entreprises du web depuis les révélations sur le programme de collecte d'informations PRISM que menait la National Security Agency (NSA).

Les activités secrètes de surveillance de la NSA ont été révélées par des fuites organisées par un informaticien de 29 ans, Edward Snowden, qui a transmis à deux journaux, le Guardian et le Washington Post, des documents hautement confidentiels.

Soucieux de démontrer au grand public que l'impact de ces surveillances sur leurs utilisateurs était limité, les géants de l'Internet impliqués dans ce scandale, comme Google, Facebook et Microsoft, ont publiquement appelé l'administration américaine à les autoriser à dévoiler le nombre et l'ampleur des requêtes de surveillance reçues.

Vendredi, le réseau social Facebook a été le premier à publier des chiffres, indiquant sur son blogue avoir reçu entre 9000 et 10 000 demandes de données d'utilisateurs concernant 18 000 à 19 000 comptes au cours du second semestre de 2012. Un chiffre à comparer avec les 1,1 milliard d'utilisateurs de Facebook dans le monde.

« Nous espérons que cela va aider à remettre en perspective le nombre de cas concernés et calmer les spéculations hyperboliques de certains articles de presse sur la fréquence et l'ampleur des demandes d'informations que nous avons reçues », a précisé Facebook.

Selon une source proche du dossier, Facebook a répondu à 79 % des requêtes et n'a fourni aux autorités que l'adresse électronique des personnes concernées ainsi que des données sur le protocole Internet qu'elles utilisent, mais en aucun cas le contenu de leurs messages.

De son côté, Microsoft a indiqué qu'au cours des six derniers mois de 2012, l'entreprise avait reçu de la part d'entités gouvernementales locales ou fédérales entre 6000 et

7000 assignations, requêtes et mandats pour des questions criminelles ou de sécurité nationale visant 31 000 à 32 000 comptes clients.

Pas d'accès direct aux serveurs

Dans un « rapport sur la transparence » publié en début d'année, qui ne traitait pas des questions de sécurité nationale, Microsoft avait indiqué avoir reçu en 2012 des

requêtes criminelles portant sur 24 565 comptes.

D'autres sociétés devraient publier elles aussi des évaluations chiffrées des demandes de la part du gouvernement américain, mais sans dire combien émanaient

spécifiquement de la NSA. Google a indiqué vendredi négocier en ce sens.

Les géants de l'Internet ont demandé au gouvernement américain de les autoriser à dévoiler toutes les requêtes reçues, y compris les plus confidentielles formulées en vertu du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA).

Les experts estiment que ces dernières ne se contentent pas de demander des informations telles que l'adresse électronique ou le protocole Internet utilisé. La nature exacte de ces requêtes n'a toutefois jamais été dévoilée officiellement.

Avant de les rendre publics, Google, Microsoft et Facebook avaient déjà transmis certains de ces chiffres au Guardian et au Washington Post, et contesté que les autorités américaines aient obtenu un « accès direct » à leurs serveurs, comme les journaux l'avaient dans un premier temps évoqué, avant de se rétracter.

Reuters

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