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Iran : Hassan Rohani remporte l'élection présidentielle

Iran : Hassan Rohani remporte l'élection présidentielle

Un texte de Bahador Zabihiyan

Hassan Rohani, le plus modéré des candidats, a remporté l'élection présidentielle iranienne dès le premier tour, a annoncé samedi le ministre iranien de l'Intérieur, Mostafa Mohammad-Najjar.

M. Rohani, soutenu par les camps modéré et réformateur, a obtenu 50,68 % des voix lors d'un scrutin disputé vendredi face à cinq candidats conservateurs. Environ 72 % des 50 millions d'électeurs inscrits ont voté, a indiqué le ministre.

Après le décompte de plus de 32 millions de bulletins, le rival conservateur le plus proche de M. Rohani, le maire de Téhéran Mohammad Baqer Qalibaf, ne recueillait que 15,6 %, selon les chiffres des autorités iraniennes. L'ancien chef des Gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, récoltait 11,4 %. Saïd Jalili, chef des négociateurs sur le programme nucléaire iranien, obtenait quant à lui 11,2 %.

Les experts ne s'attendent pas à ce que la victoire de Hassan Rohani change fondamentalement les relations entre l'Iran et l'Occident, mais s'attendent à ce qu'il adopte une politique étrangère moins conflictuelle que celle du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, tout en promouvant une « charte des droits civils » dans son pays.

Un candidat doit obtenir plus de 50 % des suffrages lors du premier tour pour être élu. Dans le cas contraire, un deuxième tour est organisé la semaine suivante entre les deux candidats les mieux placés.

Hassan Rohani a bénéficié cette semaine du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref. Il a aussi reçu le soutien des anciens présidents Mohammad Khatami et Akbar Hashemi Rafsanjani, ce dernier ayant lui-même été exclu du scrutin par le Conseil des gardiens, une institution proche du guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.

Rohani, le religieux modéré

Hassan Rohani, 65 ans, est réputé être un religieux modéré. Les Iraniens le connaissent surtout comme l'ancien négociateur entre l'Iran et les grandes puissances dans le dossier nucléaire. En 2003, il avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium. Le camp conservateur l'accuse toutefois d'avoir fait preuve de faiblesse, face aux grandes puissances. Au cours de la campagne, M. Rohani avait réussi à se démarquer des autres candidats, par son sens de la répartie et par le fait qu'il avait critiqué certains aspects de la société iranienne.

Il avait également vivement critiqué le diffuseur public iranien, l'accusant de faire de la diffamation et de propager des mensonges, lors d'une entrevue sur les ondes de celle-ci. Il avait aussi dénoncé les « gens en civils » , les accusant de harceler les Iraniens, une référence aux miliciens de la République islamique, les bassidjis, qui répriment parfois durement les manifestations ou les rassemblements jugés hostiles au régime.

M. Rohani avait aussi déclaré qu'il souhaitait mettre en place une forme d'égalité entre les hommes et les femmes dans son pays, sans donner plus de détails. « Dans mon gouvernement, les différences entre les hommes et les femmes ne seront pas tolérées », avait-il dit, à la télévision publique.

Bien que n'étant pas lui-même un membre formel du mouvement réformateur, M. Rohani avait obtenu le soutien de ces derniers. En effet, l'ancien vice-président Mohammad Reza Aref, seul représentant du courant « réformateur » autorisé à concourir, a retiré sa candidature à l'élection présidentielle, en début de semaine.

Les autorités iraniennes veulent faire oublier la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad il y a quatre ans, qui avait jeté des millions d'Iraniens dans la rue, crise la plus grave traversée par la République islamique depuis la révolution de 1979.

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