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Congestion dans le champ arrière

Congestion dans le champ arrière

SHERBROOKE - Comment peut-on seulement envisager de remplacer Brandon Whitaker? Le principal intéressé a, bien malgré lui, jeté les bases d'une des luttes les plus intéressantes du camp des Alouettes.

Un texte de Olivier Arbour-Masse

Deux candidats ont franchi le plateau des 1000 verges dans la Ligue canadienne. Un autre l'a fait dans la NFL. Les Alouettes ont l'embarras du choix au poste de porteur de ballon, de quoi réjouir l'entraîneur des demis offensifs.

« Une telle compétition rend chaque exercice et chaque réunion d'équipe important, analyse Mark Speckman. Ainsi, l'apprentissage s'accélère. Tous les entraîneurs dans la LCF voudraient être ma situation. »

D'abord, Speckman peut miser sur Whitaker, porteur le plus prolifique en 2011 avec 1381 verges de gain. En 2012, le numéro 2 avait le rythme pour dépasser les 1000 verges quand il s'est déchiré le ligament croisé antérieur du genou droit. Qui plus est, il est une des cibles aériennes favorites d'Anthony Calvillo, qui lui avait fait parcourir 516 verges par la passe avant sa blessure survenue au 11e match de la saison.

Mais voilà. Whitaker, dans la force de l'âge à 27 ans, a fait savoir aux Alouettes qu'il tenterait sa chance dans la NFL cet hiver. Résultat: les Alouettes ont assuré leurs arrières en obtenant Jerome Messam par voie de transaction et Dominic Rhodes sur le marché des joueurs autonomes.

Whitaker revenu bredouille - une blessure à un genou ne figurant pas dans la liste des meilleurs arguments de vente pour un demi à l'attaque - les Alouettes ont un heureux problème sur les bras. Victor Anderson a d'ailleurs décidé de quitter le navire devant l'ampleur de la compétition interne.

« Je suis où je devrais être », lance Whitaker lorsque questionné sur sa tentative infructueuse d'avancement.

« Tout le travail de rééducation m'a fait réaliser beaucoup de choses. Tu prends conscience de la chance que tu as de pratiquer ce sport. »

En attendant Whitaker

Le mot d'ordre dans son cas: patience. « Il n'est pas encore tout à fait rétabli, explique le directeur général, Jim Popp. On ne veut pas l'avoir pour un ou deux matchs, mais pour plusieurs saisons. »

« Comme Whitaker risque de ne pas être prêt pour le début de la saison, ça donnera l'occasion à d'autres de se faire valoir. La course est engagée et les meneurs sont Chris Jennings et Dominic Rhodes », poursuit Popp.

En l'absence de Whitaker, Jennings a bien paru en fin de saison l'an dernier avec une moyenne de 5,7 verges par portée et une récolte totale de 318 verges. Rhodes a l'avantage du vieux routier. Il a derrière lui 10 saisons dans la NFL et une conquête du Super Bowl avec les Colts d'Indianapolis en 2007.

« On ne peut qu'admirer un gars avec un tel palmarès qui conserve son enthousiasme même durant un camp avec des recrues canadiennes », complimente Speckman.

« Il a encore une bonne vitesse et son attitude est exemplaire. On dirait qu'il en est à sa deuxième saison. C'est un passionné », remarque également l'entraîneur-chef Dan Hawkins.

Rhodes transpire l'amour du football. « N'écrivez pas sur mon âge, écrivez sur ce que je fais sur le terrain, lance le demi de 34 ans. Je suis le même gars. Je reviens avec la même énergie tous les jours. Je travaille fort et peut-être qu'ainsi je parviendrai à inspirer d'autres joueurs. J'espère laisser cet héritage parce que dans deux ou trois ans, je ne serai plus sur le terrain. »

Mais d'ici là, pas question de se limiter à un rôle de mentor. « J'espère que, quand j'aurai le ballon, je pourrai en faire quelque chose de bien question que l'entraîneur décide que je suis son homme. »

Et Messam dans tout ça?

Si Jim Popp ne l'a pas identifié comme favori à la succession de Brandon Whitaker, Jerome Messam ne cache pas pour autant son intention de prendre l'avant-scène.

En 2011, l'imposant demi à l'attaque a couru pour 1057 verges dans l'uniforme des Eskimos en route vers le titre de joueur canadien de l'année. Mais une blessure en éliminatoires lui a coûté son poste et l'a ralenti la saison suivante.

« Je n'étais pas en santé. Mais vous verrez de quoi je suis capable », assure-t-il.

Messam a la carte de la robustesse dans son jeu. À 1 m 91 cm (6 pi 3 po) et 111 kg (245 lb), il est de loin le plus costaud des candidats en lice. « Je dois me servir de ça, c'est mon avantage. »

Son autre avantage: il est Canadien. Dans une Ligue où on favorise le talent local, c'est un atout non négligeable. « Je ne m'assois pas sur ce statut », rétorque-t-il.

La LCF a beau être une Ligue de passeurs de par ses trois essais, les Alouettes ont tous les outils nécessaires pour installer un jeu au sol diversifié et menaçant.

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