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Maka Kotto rend hommage au sculpteur décédé Robert Roussil

Maka Kotto rend hommage au sculpteur décédé Robert Roussil

Le ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto, a rendu hommage au sculpteur québécois Robert Roussil, décédé la semaine dernière d'un infarctus, à 88 ans.

« Robert Roussil était un artiste, un visionnaire et un militant. Il a été un ardent défenseur des arts intégrés à l'architecture dès les années 1960. Ses uvres qualifiées par certains de puissantes et saisissantes ont permis notamment d'ouvrir les esprits à des formes d'expression moins conventionnelles. Le Québec perd un grand sculpteur, aussi grand que ses uvres magistrales, qui le garderont vivant dans nos mémoires », a déclaré le ministre.

Connu pour ses sculptures monumentales, Robert Roussil, qui habitait Tourrettes-sur-Loup, en France, depuis 1956, a surtout travaillé le bois, mais aussi le ciment, l'acier, le bronze et la pierre.

Né à Montréal en 1925, il a d'abord exercé plusieurs métiers et s'est battu au front durant la Deuxième Guerre mondiale avant de s'inscrire à l'École d'art et de design du Musée des beaux-arts de Montréal et de devenir sculpteur.

Une sculpture indécente

Il a fait scandale dès le début de sa carrière, en 1949, avec une sculpture nommée La famille. L'uvre, exposée devant le Musée des beaux-arts de Montréal, a été saisie par la police, car elle montrait de la nudité. Des intellectuels se sont par la suite révoltés contre la censure des arts dans la métropole québécoise.

Propriété du Musée des beaux-arts de Montréal depuis 1990, la sculpture est désormais exposée dans le nouveau pavillon d'art québécois et canadien.

Un visionnaire

Tout au long de sa carrière, ses uvres ont continué de choquer. En 1951, un fonctionnaire municipal a détruit sa sculpture La paix à coups de madrier.

Malgré des rapports tendus avec le milieu de l'art, Robert Roussil a exposé dans plusieurs pays et a été l'un des premiers artistes à participer au Symposium international de sculpture de Montréal en 1964.

Durant les années 60, il a adopté le concept de la sculpture habitable. Il était persuadé qu'une sculpture n'est pas qu'un élément décoratif, qu'elle doit être une constituante de l'architecture ou une uvre d'art entièrement libre du milieu architectural.

Il a entre autres conçu la sculpture en hommage à René-Lévesque dans le parc René-Lévesque à Lachine, en 1988.

De septembre 2011 à septembre 2012, lors d'une convalescence, Robert Roussil a continué de travailler et a réalisé plus de 600 dessins.