Un texte de Geneviève Proulx
Le maire de Thetford Mines, Luc Berthold, dénonce l'inaction du gouvernement québécois envers sa municipalité au niveau de la diversification économique.
« On commence à être très impatients », dit-il. Selon M. Berthold, les promesses faites par Québec tardent à se réaliser. « Je demande à la première ministre de s'impliquer directement dans le dossier. De faire en sorte que les ministres se parlent et qu'il y ait enfin des actions concrètes. »
Au nombre des actions demandées se trouvent la reconstruction de la route 112et la possibilité d'offrir une seconde vie aux nombreuses installations minières désaffectées. « On ne demande pas l'aumône. On demande de nous laisser les moyens de nous développer par nous-mêmes. Ne nous mettez pas des bâtons dans les roues ! », implore-t-il.
Vendredi dernier, à Asbestos, la ministre déléguée à la Politique industrielle, Élaine Zakaïb a confirmé un fonds de diversification économique. L'annonce a piqué le maire de Thetford Mines au vif. « Je commence à en avoir mon voyage qu'on fasse des annonces à Asbestos et que l'on ignore Thetford Mines. C'est inéquitable, injuste. Il est temps qu'on se réveille et qu'on voie ce qui se passe chez nous! »
Le président du syndicat des employés de Lab Chrysotile, Luc Lachance, joint sa voix à celle du maire Berthold. À ce jour, une centaine de travailleurs miniers sont sans emploi à la suite de la fermeture de la mine, il y a 18 mois. « Il faut arrêter de parler. Il faut bouger. Sortez-nous un plan qui pourrait être acceptable. »
Ce plan, selon le syndicat, c'est offrir une rente pour invalidité aux travailleurs âgés de 55 ans et plus. Cette demande est restée lettre morte.
Pour les ex-travailleurs de Lab Chrysotile, il y a urgence d'agir. Les prestations d'assurance-emploi ont pris fin cette semaine et depuis un an, deux ex-travailleurs miniers ont mis fin à leurs jours.