Selon l'enquête auprès des ménages de 2011, publiée mercredi par Statistique Canada, le pays compte 1 400 685 citoyens ayant déclaré une identité autochtone, soit 4,3 % de la population nationale. D'un recensement à l'autre (1996, 2001, 2006 et 2011), le nombre d'Autochtones augmente de façon constante à un rythme de 0,5 %.
Un texte d'Emmanuelle De Mer
Parmi ces Autochtones, environ six sur dix (60,8 %) ont indiqué être issues des Premières Nations. Près du tiers (32,3 %) se sont déclarés Métis, soit 451 795 personnes. Enfin, 59 445 personnes, ou 4,2 %, ont indiqué être Inuits.
Un faible nombre, soit 26 475 personnes ou 1,9 % de la population autochtone, ont déclaré avoir une autre identité autochtone. Enfin, 11 415 citoyens (0,8 %) ont indiqué avoir plus d'une identité autochtone.
Perte de la maîtrise de la langue
Par ailleurs, ils sont de moins en moins nombreux à pouvoir soutenir une conversation dans une langue autochtone. En 2011, ils étaient environ un sur six (17,2 %) à en être capables, comparativement à plus d'un sur cinq (21 %) en 2006.
Les Inuits sont ceux qui maîtrisent le mieux leur langue maternelle. Près de deux sur trois (63,7 %) peuvent en effet soutenir une conversation dans une langue autochtone.
Du côté des Premières Nations, ils ne sont plus qu'environ un sur cinq (22,5 %) à parler leur langue maternelle. La situation est toutefois différente sur les réserves, où 44,7 % de la population parle sa langue maternelle.
Les Métis ont quant à eux presque perdu toute capacité à converser dans une langue autochtone, puisque seulement 2,5 % d'entre eux soutiennent pouvoir le faire. « Soit ils n'ont jamais eu de langue autochtone maternelle, soit ils l'ont perdue », avance François Nault, analyste à Statistique Canada.
Langues parlées et langue maternelle
La presque totalité des Autochtones peuvent converser en anglais (84 %) ou en français (4,7 %). Seulement 0,8 % d'entre eux ne maîtrisent aucune des deux langues officielles.
Ce sont les métis qui affichent le plus haut taux de bilinguisme (17,3 %), soit autant que la population non autochtone (17,9 %).
Par ailleurs, plus d'un Autochtone sur cinq (21,7 %), qui peuvent soutenir une conversation dans une langue autochtone, a déclaré une langue maternelle différente, tels l'anglais ou le français. C'est le cas de plus du tiers des Métis (35,3 %), de moins du quart des Premières Nations (23,1 %) et 10,2 % des Inuits.
Enfin, moins d'un autochtone sur dix (6,9 %) dont la langue maternelle est autochtone a perdu sa capacité à converser dans cette langue. Cette perte est plus importante chez les métis (12 %) et les Premières Nations (7,6 %) que chez les Inuits (2,5 %).