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Harcèlement : un agent de la GRC crie à la censure

Harcèlement : un agent de la GRC crie à la censure

Un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en congé lié au stress affirme que son employeur l'empêche de se rendre devant un comité sénatorial à Ottawa pour témoigner à propos du harcèlement au sein du corps policier fédéral.

Le caporal Roland Beaulieu, qui cumule 27 ans d'expérience au sein de la GRC, souffre du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Il est en congé lié au stress depuis deux ans, après ce qu'il décrit comme des années de harcèlement par des patrons injustes et malhonnêtes.

Il devait être à Ottawa lundi, mais vers la fin de la semaine dernière, la Dre Isabelle Fieschi, médecin-chef de la GRC, lui a envoyé un courriel disant : « si vous sentez que vous êtes apte physiquement et cognitivement à participer à ces audiences et à voyager là-bas, je vous juge donc apte à assumer immédiatement des tâches administratives dans votre unité. »

M. Beaulieu croit que la vraie raison derrière l'envoi du courriel est que la police fédérale veut l'empêcher de témoigner, suite au témoignage de la caporale Catherine Galliford, il y a deux semaines. Celle-ci est à l'origine de l'éclatement, en 2011, d'un scandale sur le harcèlement sexuel au sein de la GRC.

Nouvelle politique sur les congés de maladie

Selon une nouvelle politique datée du 3 mai, les agents de la GRC qui sont en congé de maladie ne peuvent voyager vers Ottawa ou tout autre endroit situé hors de leur territoire d'affectation sans le consentement écrit du personnel médical et de la direction de la GRC.

Le sénateur libéral Roméo Dallaire, qui souffre aussi de SSPT après avoir mené les efforts de maintien de la paix de l'ONU au Rwanda, se dit outré par la nouvelle politique. Selon lui, il lui a quand même été permis de témoigner contre des criminels de guerre rwandais, même s'il souffrait de SSPT grave.

Ordre du gouvernement

La nouvelle politique fait suite à un ordre du gouvernement fédéral émis en mars, qui interdit aux hauts gradés de la GRC de parler à tout député ou sénateur sans le consentement préalable du gouvernement.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de sécurité publique, Randall Garrison, s'inquiète d'une tendance, du gouvernement conservateur, aux tentatives de censure de membres de la GRC.

Dans une déclaration écrite, le bureau du ministre de la Sécurité publique Vic Toews répond que « la GRC a une responsabilité envers les Canadiens qui payent nos salaires, et nos agents qui comptent les uns sur les autres pour du support et du renfort, de gérer notre force de travail de façon responsable. Nous ne pouvons pas, en bonne conscience, payer un plein salaire indéfiniment à un employé dont la santé l'empêche d'exécuter des tâches au sein de la GRC. »

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