Ce n'est pas la première fois que des allégations émergent concernant Michel Déziel, dont le nom a été évoqué par le témoin Gilles Cloutier, ex-vice-président de la firme Roche, à la commission Charbonneau. L'avocat devenu juge a travaillé à plusieurs élections sur la rive nord de Montréal.
Le Directeur général des élections (DGE) avait intenté des poursuites à son endroit au sujet de l'élection à Boisbriand de 1994, mais Michel Déziel avait ensuite été blanchi par les tribunaux.
Le juge Déziel a aussi travaillé lors d'élections à Sainte-Anne-des-Plaines et à Lorraine pour l'ex-maire Laurent Belley, dans les années 1990.
En 1999, l'équipe d'un opposant au maire Belley s'est plainte au DGE de la présence de l'organisateur Bernard Trépanier, dont le nom a été cité à plusieurs reprises à la commission Charbonneau.
Dans une lettre obtenue par Radio-Canada, on constate que Michel Déziel se retrouve à défendre Bernard Trépanier. « Vos allusions à l'égard de M. Bernard Trépanier sont tout à fait dénuées de tout fondement juridique et factuel », écrit-il.
Michel Déziel a été nommé juge de la Cour supérieure du district de Laval au début des années 2000.
« On m'a juste dit à l'oreille, en passant, qu'il y avait un juge de la Cour supérieure, nommé en 2004 par le gouvernement libéral, dont le nom avait été mentionné à la commission. Mais je n'en sais pas plus, alors je ne veux pas commenter », a répondu à Radio-Canada le ministre de la Justice du Québec, Bertrand St-Arnaud.
Radio-Canada n'a pu joindre Michel Déziel pour obtenir sa réaction. Le bureau du juge en chef de la Cour supérieure affirme qu'il est à l'étranger.
Jeudi, le témoin Gilles Cloutier a affirmé à la commission Charbonneau Gilles Cloutier que Michel Déziel, alors avocat, lui avait demandé de blanchir des contributions électorales illégales en 1997.
Le Conseil canadien de la magistrature a annoncé qu'il allait enquêter au sujet du juge Déziel.
D'après un reportage de Davide Gentile