Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Poussière de nickel dans Limoilou : « les effets sur la santé sont réels »

Poussière de nickel dans Limoilou : « les effets sur la santé sont réels »

La Direction régionale de santé publique (DRSP) de la Capitale-Nationale a fait savoir vendredi que les effets sur la santé liés à la présence de nickel dans l'air du secteur de Limoilou sont bien réels. Elle formule huit recommandations pour minimiser les répercussions sur la santé de la population visée.

Le Directeur régional de santé publique de la Capitale-Nationale, François Desbiens, a fait le point sur la situation en après-midi. Le Dr Desbiens a rappelé qu'entre 10 % et 20 % de la population est sensible à la présence de nickel dans l'air. Cette partie de la population peut présenter des réactions de type allergique lorsqu'elle est exposée à ce métal.

Quant aux personnes hypersensibles ou allergiques, la présence de nickel dans l'air ambiant peut augmenter le risque de développer d'autres allergies comme de l'urticaire et de l'asthme. Les risques de développer un cancer sont aussi présents pour les citoyens, souligne la Santé publique, mais sur une longue période, c'est-à-dire 70 ans.

Des tests ont révélé que le taux de nickel retrouvé dans le quartier dépasse de trois à six fois la norme québécoise. La DRSP de la Capitale-Nationale a d'ailleurs fait remarquer que cela fait 15 ans que le seuil acceptable de nickel dans l'air de Limoilou est dépassé.

Recommandations

La DRSP de la Capitale-Nationale formule huit recommandations pour améliorer la qualité de l'air. Elle demande notamment aux « générateurs de risques », en l'occurrence l'entreprise Arrimage du Saint-Laurent et le Port de Québec, de mettre en place des plans d'action ainsi que des pratiques qui auront pour effet de générer le moins de contamination possible pour les citoyens riverains.

D'ailleurs, la Santé publique est d'avis que les citoyens riverains doivent être impliqués dans le processus de prise de décision sur la gestion des risques environnementaux.

La DRSP de la Capitale-Nationale recommande aussi à la Ville de Québec d'augmenter ses activités de verdissement et de nettoyage dans l'arrondissement de La Cité-Limoilou.

Ce rapport sur l'impact des différents contaminants retrouvés dans l'air de Limoilou était très attendu, notamment par les nombreux citoyens de ce secteur, qui s'inquiètent depuis plusieurs mois de la concentration de nickel dans l'air.

Des analyses menées par le ministère de l'Environnement ont récemment confirmé que la poussière de nickel retrouvée en concentrations élevées dans le secteur Limoilou depuis 2010 provient bel et bien des activités de transbordement de l'entreprise Arrimage du Saint-Laurent, située au port de Québec.

Réactions

L'Administration portuaire de Québec (APQ) a fait savoir vendredi après-midi dans un communiqué que les recommandations de la Santé publique « vont dans le même sens que les mesures et les moyens que nous avions déjà amorcés en collaboration avec nos opérateurs. »

« Nous nous sommes engagés à en faire une priorité et nous ne négligeons aucun effort pour que l'ensemble de nos opérateurs agisse en ce sens », a ajouté le président-directeur général de l'APQ, Mario Girard.

De son côté, la Ville de Québec a dit être ouverte aux recommandations de la Santé publique. Jacques Perron, porte-parole de la Ville, a fait savoir que 24 millions de dollars étaient déjà prévus pour les trois prochaines années pour la plantation massive d'arbres.

« On a déjà huit projets en cours de planification ou d'exécution au cours des prochains mois [...], des prochaines années pour verdir, faire des plantations », a dit M. Perron.

Véronique Lalande, du Comité vigilance Port de Québec, estime quant à elle que les recommandations de la Santé publique sont un pas dans la bonne direction, mais elle ne se dit pas rassurée pour autant.

« Moi, je vais être rassuré quand je vais pouvoir sortir de la maison et mettre mon bébé dans la poussette sans la nettoyer au complet », dit-elle.

« On est extrêmement préoccupés par les risques sur la santé au quotidien, et ça, on en a très peu parlé aujourd'hui, à part dermatite, rhinite et problème d'asthme », déplore Mme Lalande.

Une rencontre publique est d'ailleurs organisée par Véronique Lalande, dimanche, afin de parler du dossier de la poussière de nickel dans le secteur Limoilou.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.