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Budaj en mode attente

Budaj en mode attente

Les athlètes étant ce qu'ils sont, il n'est jamais évident pour une équipe de trouver le gardien réserviste parfait, prêt à accepter un rôle effacé, tout en accomplissant la tâche demandée une fois le moment venu. Et ce, sans avoir l'ambition de s'établir comme numéro 1.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Martin Biron et Johan Hedberg sont les meilleurs exemples des dernières années. Le premier accomplit du boulot plus que respectable derrière Henrik Lundqvist à New York, tandis que le deuxième a fait partie d'une équipe finaliste de la Coupe Stanley, dans l'ombre de Martin Brodeur.

Il faut désormais ajouter le nom de Peter Budaj à cette liste. L'auxiliaire de Carey Price a signé jeudi sa sixième victoire de suite, un record personnel. Il en était à un septième départ cette saison et a donc amorcé environ le cinquième des matchs du Tricolore depuis le début du calendrier.

Même s'il doit se concentrer d'environ un match toutes les deux semaines, Budaj ne se plaint pas.

« Peu importe combien de fois j'aimerais jouer, ce n'est pas entre mes mains, a-t-il raconté dans le vestiaire jeudi, après son triomphe. C'est la décision de l'entraîneur. De ton côté, tu dois montrer de bonnes habitudes de travail, la bonne attitude. Tu joues pour l'équipe, le logo. Tout le monde pense que c'est un cliché.

« Quand l'équipe a du succès, les gens vont t'évaluer différemment. Si des joueurs connaissent du succès individuel, mais que l'équipe n'est pas bonne, ces joueurs vont passer inaperçus. »

En huit matchs, Budaj présente une fiche de 6-1-1, avec une moyenne de 2,28 et une efficacité de ,917.

Sans contrat

Le contrat de Budaj prend fin à l'issue de la saison et nombreux sont ceux qui souhaitent voir le Slovaque prolonger son séjour à Montréal.

Tant à la direction du Canadien que dans le camp du joueur, on assure que les négociations ne sont pas commencées. Il fallait toutefois voir le visage de Marc Bergevin, mercredi, quand on lui a demandé s'il avait commencé à se pencher sur le cas de son gardien numéro 2. Il lui a fallu quelques secondes d'hésitation avant de répondre « non ».

Budaj veut lui aussi éviter la question.

« J'apprécie le fait que vous me posiez la question. Mais c'est une distraction, je ne veux pas y penser. Il nous reste une dizaine de matchs. Cette chose-là va se régler par elle-même quand le moment sera le bon. »

L'ancien de l'Avalanche assure toutefois se plaire à Montréal.

« J'aime Montréal, c'est une belle ville de hockey, une belle organisation et notre saison se déroule bien. On verra ce qui va se passer. »

Une espèce rare

Les purs numéros 2 à Montréal ont été plutôt rares ces dernières années à Montréal. Le prédécesseur de Budaj, Alex Auld, faisait aussi partie de cette catégorie, mais n'offrait pas la même stabilité lors de ses rares présences.

Les années précédentes avaient été marquées par l'arrivée des Jaroslav Halak et Mathieu Garon, tous deux de jeunes gardiens prometteurs qui pouvaient aspirer à plus qu'un rôle de second violon derrière, respectivement, Carey Price et José Théodore. Halak en était même venu à déloger Price.

La fin des années 1990 et le début du millénaire ont été marqués par un va-et-vient entre Jeff Hackett, Jocelyn Thibault et Andy Moog. Avant eux, les derniers adjoints de Patrick Roy, soit Pat Jablonski et Ron Tugnutt, n'ont rien offert de bien mémorable aux partisans.

Il faudrait donc remonter à la saison 1992-1993 pour trouver la dernière grande saison d'un auxiliaire pur. Cette année-là, André Racicot avait affiché un dossier de 17-5-1 et une moyenne de 3,39, assez semblable au 3,20 revendiqué par Patrick Roy.

Avant que les plus enthousiastes y voient un lien avec la conquête de la Coupe Stanley du CH, rappelons toutefois que Racicot avait joué un grand total de 18 minutes en séries cette année-là...

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