L'exploitation pétrolière croissante dans les États du Dakota du Nord et du Montana transforme le paysage de ces régions, et la petite ville de Sidney, au Montana, en témoigne.
À quelques kilomètres du centre de la ville, les chevalets de pompage et les structures de forage font partie du décor. Même la succursale locale du géant de la restauration McDonalds doit vivre avec le taux de chômage de 2,5 %. Faute d'employés, le restaurant n'est ouvert que de 11 h à 19 h... et seulement au service au volant.
L'activité pétrolière croissante dans l'est du Montana rime avec bénéfices et activités économiques, mais certains changements, comme la circulation, ne plaisent pas à tous les résidents. Sidney ne compte que 5000 habitants, mais elle connaît des bouchons.
Thérèse Bidegaray, une Américaine d'origine basque qui vit à Sidney depuis plus de 50 ans, explique qu'elle ne sort presque plus, entre autres pour éviter cette circulation.
Elle constate que le coût de la vie ne cesse d'augmenter, ce qui n'est pas toujours facile pour ceux qui ne profitent pas des salaires du secteur pétrolier. « Les loyers ont augmenté énormément et c'est très pénible pour les gens âgés de survivre », dit-elle.
De nouveaux édifices poussent à Sidney, mais il n'y en a pas assez. Beaucoup de travailleurs vivent à l'année dans des campements. Alan Seigfried, un agent immobilier, soutient avoir vendu une maison, il y a quelques mois, plus de 90 000 $, alors qu'elle valait moins de 18 000 $ il y a trois ans.
Selon lui, les technologies d'extraction du pétrole permettront le maintien de ce genre de prix. « C'est davantage une industrie qu'un boom. Nous verrons ce genre de choses encore longtemps », estime M. Seigfried.
Toutefois, pour les travailleurs du secteur comme Gary Fifer, qui ont vu d'autres booms, un conseil s'impose : « Épargnez. Ne croyez pas que tout ceci durera pour toujours. Rien ne dure pour toujours ».
D'après le premier reportage d'une série de Raphaël Bouvier