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Webber près du point de rupture

Webber près du point de rupture

Mark Webber dit qu'il gardera son « téléphone ouvert » durant les trois semaines de pause avant le GP de Chine. Sebastian Vettel a admis son erreur commise dimanche en Malaisie, mais la presse le passe à la moulinette.

Webber a besoin de faire le vide. Il fera du surf cette semaine en Australie pour penser à son avenir. Ches Red Bull ou ailleurs. C'est en tout cas ce qu'on peut interpréter de ses paroles.

« Ça vient d'arriver, la plaie est encore ouverte bien sûr, et nous devons voir comment traverser cet épisode. On va en parler cette semaine. Je serai sur ma planche de surf en Australie, et je garde mon téléphone ouvert. On va voir ce qui arrive. »

Webber a admis que dans les 15 derniers tours de la course, après l'attaque de Sebastian Vettel, « pas mal de choses lui ont traversé l'esprit ».

Sur le podium, en pleine retransmission télévisée en direct, il n'a pas hésité à dire que Vettel avait choisi d'ignorer les consignes, et « qu'il sera protégé comme d'habitude ». Il oblige Red Bull à réagir. Red Bull n'a pas réagi pendant la course. Le patron de l'équipe Red Bull Christian Horner a dit qu'il aurait été inutile de demander à Vettel de redonner la position.

« Cela n'aurait servi à rien. Il avait pris sa décision en ignorant la consigne », s'est défendu le patron de l'équipe, qui a perdu dimanche une partie de son autorité. Mais il a tenu à rappeler que la situation n'est pas facile à gérer.

« Soyons honnêtes, il n'y a jamais eu grande confiance entre les deux depuis l'incident d'Istanbul en 2010 [accrochage entre les deux et abandon de Vettel], mais il y a encore du respect entre eux. Lors du dernier Grand Prix du Brésil, Mark avait reçu la consigne de garder sa position et il a quand même attaqué Sebastian. C'est le risque quand deux pilotes poussent à la limite, et on les engage pour cela. »

« L'ego est numéro un, peut-on lire dans Der Spiegel. Alors que [Nico] Rosberg a obéi aux ordres de Mercedes-Benz, Vettel a défié son patron et a attaqué durement son coéquipier, peut-être parce qu'il n'a rien à craindre. »

Maintenant, Red Bull doit prendre position. Sanctionner ou non son pilote vedette? Est-ce envisageable? La question est posée lundi dans la presse spécialisée.

« Pour que Christian Horner regagne l'autorité qu'il a perdue en Malaisie, il n'a pas le choix que de suspendre Vettel au prochain Grand Prix », a dit John Watson sur la BBC, repris par The Guardian.

Le magazine Autosport a posé directement la question à M. Horner, qui n'a pas repoussé l'idée.

« C'est le genre de choses dont nous devons parler à huis clos, a-t-il simplement dit, prudent. Lui et moi avons déjà eu une discussion et, une fois que les émotions se seront dissipées, nous aurons une autre discussion avant la prochaine course. »

Si Christian Horner n'a pas voulu rappeler Vettel à l'ordre pendant la course, comment peut-il aujourd'hui le sanctionner?

Plus qu'une chicane, c'est la guerre

Les journaux titrent lundi que « la guerre est déclarée » entre les pilotes Red Bull.

« Red Bull at war » (The Telegraph), « Webber and Vettel at war » (The Guardian), « Red Bull duo in civil war » (Daily Mail).

Le journal The Independent parle du « vol qualifié » de Vettel qui a mis fin à la trève entre les deux pilotes. Quant au journal The Times, il titre que la victoire de Vettel est inacceptable pour Red Bull.

« Il y a eu des consignes d'équipe, et Sebastian Vettel a désobéi, peut-on y lire, et a montré une facette de son tempérament qui n'a rien à voir avec le côté enfantin de sa personnalité. Vettel a montré qu'il pouvait être dur au point de franchir la frontière de l'immoralité en défiant l'autorité de Red Bull. »

Dans The Independent, ce sont autant ses gestes en course que ceux après course qui ont choqué. Pendant la course, son équipe lui a dit qu'il avait été idiot, qu'il aurait à expliquer son geste. Or, en sortant de sa voiture, il lève les bras auciel, et tend son célèbre index. Il marque par ces gestes la légitimité de sa victoire.

« Il a fait son mea culpa durant la conférence de presse d'après course dans une salle bondée. Mais il avait déjà récolté les 25 points de la victoire, et ne sera pas aussi contrit en novembre s'il remporte son 4e titre, peut-on lire dans The Independent. Vettel a expliqué qu'il s'est rendu compte de sa grossière erreur une fois dans le parc fermé. Mais sa stratégie pour limiter les dégâts s'est avérée un mauvais subterfuge. Dire qu'il a fait une erreur est risible, car il savait parfaitement ce qu'il faisait. »

Le journal The Guardian parle d'une nouvelle brèche dans l'harmonie de l'équipe Red Bull.

« Une brèche plus grande, plus douloureuse que tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant, peut-on lire dans The Guardian. L'incident nous oblige à changer d'opinion sur Vettel. Il vient d'inscrire son nom sur la liste noire. Il a montré qu'Il était un des pilotes les plus durs et égocentriques que la F1 a connu. Comme l'ont été Ayrton Senna et Michael Schumacher. C'est peut-être une des clés pour assurer sa place dans l'histoire. »

La manoeuvre de Vettel a en effet rappelé les écarts de conduite de Michael Schumacher.

« C'était une manoeuvre digne du grand livre des exploits de Michael Schumacher, peut-on lire dans The Daily Mirror. Moralement inacceptable. »

Le pilote Ferrari Fernando Alonso a bien résumé la situation.

« On dirait que j'ai raté un bon moment sur le podium, a réagi l'Espagnol sur Twitter. La prochaine fois, je tâcherai de ne pas les laisser tout seuls. C'est pourtant l'équipe qui est réputée faire le mieux les choses. Mais c'est quelque chose qui n'arrive pas chez Ferrari. Nous sommes l'équipe la plus unie. Ils disent que c'est eux, mais ce n'est pas le cas. »

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