.
La Défense au service du déficit zéro
Le ministre Flaherty pourrait encore piger dans les poches de la Défense nationale pour éponger une partie du manque à gagner. Selon un document obtenu par La Presse Canadienne, l'armée subira des coupes majeures.
Le budget devrait inclure une réduction de 8 % des dépenses de fonctionnement et d'entretien des forces terrestres.
Au total, ce sont 32 millions de dollars que le gouvernement irait chercher dans ce poste budgétaire, ce qui affecterait notamment la capacité de formation de l'armée pour des opérations dans la jungle, le désert et les terrains montagneux.
Cela s'ajouterait à des coupes de 22 % déjà prévues l'an dernier pour l'ensemble de l'armée canadienne, soit 226 millions de dollars.
L'achat de nouveaux avions et bateaux de guerre pourraient être étalé sur plusieurs années afin d'amoindrir leurs impacts sur les finances publiques en 2013. On pourrait réserver le même sort à des investissements prévus dans les infrastructures des municipalités.
Ottawa pourrait par ailleurs aller chercher de nouveaux revenus en éliminant certaines niches fiscales pour les entreprises et en vendant aux enchères de nouvelles fréquences pour les compagnies de télécommunications.
Les souliers de Flaherty
À la veille de la présentation du budget, le ministre Flaherty a choisi d'aller chercher ses nouvelles chaussures, une tradition, dans une usine de fabrication d'articles en cuir à Toronto.
Les chômeurs encore dans la mire
La formation de la main-d'œuvre devrait être une autre priorité du budget. Après la réforme de l'assurance-emploi, les conservateurs pourraient demander davantage de comptes aux provinces concernant la formation des travailleurs.
Dans une lettre envoyée aux députés de son parti, Jim Flaherty estime que la formation au pays ne correspond pas suffisamment aux compétences recherchées par les employeurs. Le budget devrait donc comprendre des mesures pour s'attaquer à cette situation.
Les provinces pourraient donc se voir imposer des conditions pour dépenser les 2,5 milliards de dollars que leur verse Ottawa annuellement pour outiller les travailleurs.
Selon certaines estimations, il existe actuellement 260 000 postes à combler au pays, dont certains demeurent vacants parce que les chercheurs d'emplois ne possèdent pas les compétences nécessaires ou ne sont pas prêts à déménager pour trouver du travail.
Cette révision de l'entente sur le marché du travail inquiète certaines provinces. Québec et Queen's Park craignent notamment que le gouvernement en profite pour réduire ses transferts aux provinces.
Entre réalité économique et échéancier politique, le ministre Jim Flaherty devrait présenter jeudi un nouveau budget d'austérité, fait sur mesure pour préparer le terrain pour les prochaines élections, mais qui comporte le risque de freiner l'activité économique du pays. Nous connaîtrons bientôt la teneur de cet exercice d'équilibrisme.
INOLTRE SU HUFFPOST